Chien du Heaume est l’héroïne de cette histoire de fantasy médiévale. Chien du Heaume, le surnom de cette guerrière qui n’a gardé que quelques souvenirs de son enfance, et la hache de son père.
Son nom ? Elle ne s’en souvient pas. Cette histoire aurait pu être celle de la quête de ce nom oublié, mais le livre se présente plutôt comme une tranche de vie, une suite d’anecdotes vécues par Chien, les aventures et les combats qu’elle va mener aux côtés du chevalier Sanglier, le maître du castel de Broe.
Ce roman nous emmène en plein Moyen-Âge, dans un univers dur et âpre où il ne fait pas bon être faible. La plume de Justine Niogret est d’une rare justesse et le lecteur se retrouve plongé dans ces ambiances viriles, aux côtés des guerriers du chevalier Sanglier : la violence est omniprésente, le sang et la douleur monnaie courante. Malgré tout, des moments de grande tendresse viennent alléger le propos, que ce soit dans les contes et chansons racontés au coin du feu quand l’hiver règne en maître en dehors du castel ou quand Regehir, le forgeron qui porte son forfait sur le visage, narre son histoire, cette compagne qu’il attend…
Avec Niogret, point de magie même si, sans aucun doute, le roman se rattache au genre de l’imaginaire, par la géographie qui n’évoque nul pays connu. Pour le reste, il est uniquement question des hommes, de leurs travers et de leurs faiblesses, de leur violence et de leur haine.
Vous l’aurez compris, on lit Niogret pour se plonger dans l’ambiance, sentir de l’intérieur le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui défendent âprement ce qu’ils ont de plus cher, leur vie. Une multitude de petites histoires se succèdent et se mêlent dans ce livre. Pourtant, l’intrigue principale, celle de la quête de son nom par Chien, est des plus ténues. L’héroïne subit plus son histoire qu’elle n’en est l’instigatrice. C’est là le point faible du roman : on ne trouve pas de grande histoire qui fait que l’on se remémore un livre bien longtemps après l’avoir lu. Ici, la chronologie des différentes péripéties de la vie de Chien s’estompe rapidement. Pourtant, le livre me reste en mémoire, comme un petit bijou de narration, une atmosphère unique qui me donne envie de lire la suite des aventures de cette guerrière. Alors oui, Niogret a réussi son travail, comme preuve les prix littéraires qu’elle a reçu pour ce livre : prix des Imaginales et Grand Prix de l’Imaginaire. Pas mal !
Si je n’ai qu’un conseil : n’hésitez pas à plonger dans l’ambiance moyenâgeuse de Chien du Heaume. Vous y trouverez des personnages attachants et un récit haut en couleurs.
Chronique de Marc Pernot
Nous en pensons ...
Notre avis
3.7
C’est là le point faible du roman : on ne trouve pas de grande histoire qui fait que l’on se remémore un livre bien longtemps après l’avoir lu. Ici, la chronologie des différentes péripéties de la vie de Chien s’estompe rapidement. Pourtant, le livre me reste en mémoire, comme un petit bijou de narration, une atmosphère unique qui me donne envie de lire la suite des aventures de cette guerrière.