60 ans ! Rogntudju ! comme s’exclamerait le Prunelle de Gaston Lagaffe. Quelle revue, quel fanzine ne rêve pas d’une telle longévité ? C’est ce tour de force auquel est parvenu Galaxie(s), même s’il lui a fallu 4 séries successives, deux noms (Galaxie puis Galaxies) et des absences décennales pour y parvenir.
Pour ce numéro anniversaire, Galaxie(s) nous a concocté un sommaire bien servi, ceci dès les quatre nouvelles qui l’entament.
L’Enfant qui s’avance vers nous de Guizar Joby nous émeut, d’une manière pourtant très scientifique, avec un sujet de société sensible, celui des mères-porteuses. L’Erreur de Rosa Montero s’insère dans une de ces sociétés futuristes où il ne fait pas bon perdre ses papiers et laisser douter de son identité ! Mono no Aware de Ken Liu (prix Hugo 2013 de la nouvelle, s’il vous plaît !) est aussi une histoire très sensible sur l’identité japonaise… vue par un auteur chinois. Enfin, Vaisseau-sœur d’Aliette Bodard nous emmène dans un space-opéra bien particulier où les vaisseaux spatiaux sont doués de conscience, mais à quel prix ! Quatre textes particulièrement cosmopolites qui justifient à eux seuls l’acquisition de ce Galaxies.
Comme le n°77 de PdE m’avait fait découvrir Christian Vilà, le dossier de ce Galaxies n°25 m’a permis de rencontrer Pierre Stolze. Un long entretien mené par Richard Comballot présente cet auteur par le menu. Suit un texte, sorte d’essai introspectif qui, s’il fait un peu doublon avec l’interview, permet là aussi de mieux cerner le personnage. Le dossier continue par une longue nouvelle, Taï chi chuan à Tchernobyl-sur-Moselle, qui en plus de rappeler que Stolze a un faible pour les titres tarabiscotés, démontre que le gaillard sait combien notre monde est fragile. De plus, dans cette histoire post-apocalyptique, Stolze fait preuve à la fois d’humour et d’optimisme, ce qui est aussi surprenant qu’agréable. Enfin, une bibliographie permet de conclure cet intéressant et très beau dossier.
Pierre Gévart survole ensuite les 60 années de Galaxie(s), dont il n’est pas peu fier, à juste titre en tant qu’actuel rédacteur en chef.
Les chroniques (le coin du bouquineur, les notes de lecture de romans adulte et jeunesse, de recueils et d’anthologies, d’essais, les espoirs de traductions d’incunables, pour finir sur la magie des strips – la BD quoi !) sont toujours bien écrites et généralement positives, n’en rendant les rares coups de griffes que plus efficaces.
Les dernière pages sont consacrées aux appels à texte pour les Prix Pépin 2014, Alain le Bussy 2014 ainsi que pour la 41ème Convention nationale française de science-fiction – Nemo 2014 – que se tiendra à Amiens du 17 au 20 juillet.
Glaxies est parvenu à conserver une qualité qui pourrait lui permettre de vivre encore (au moins) 60 autres années.
Nous en pensons ...
Notre avis
4.4
Glaxies est parvenu à conserver une qualité qui pourrait lui permettre de vivre encore (au moins) 60 autres années.