Jal, jeune soldat enrôlé dans l’armée d’Ostérie qui dévaste les terres de la Skavie, ne peut plus supporter les atrocités dont il est complice ; quand lui et deux autres compagnons mettent la main sur une statuette en or d’une sainte elfique, ils saisissent l’occasion et désertent avec leur butin providentiel…
Hélas, ils sont rattrapés par des soldats de l’armée, et Jal est sérieusement blessé dans l’affrontement. Le jeune Sudien est recueilli et soigné par les habitants de la petite vallée où s’est déroulé le combat – enfin surtout par dame Rikken, noble et protectrice de cette petite vallée perdue qui a par miracle échappée aux horreurs de la guerre ; la plupart des autres autochtones le voient surtout comme un ennemi qui serait mieux six pieds sous terre.
Mais dame Rikken, qui a été témoin du combat, l’assure : Jal, même s’il l’ignore, est un Guerrier-Mage, un être supérieur, aux pouvoirs quasi-divins. Lui seul peut sauver la vallée de l’armée d’invasion qui approche. Le jeune homme n’est pas franchement convaincu. Le Septième Guerrier-Mage est un roman-quête initiatique dans tout ce qu’il y a de plus pur : Jal, qui a vingt ans et pour qui une grande partie de son passé est une page blanche, recouvre peu à peu la mémoire, découvre sa vraie nature, et doit devenir en peu de temps le grand guerrier aux fabuleux pouvoirs que la baronne croit qu’il peut devenir.
Pour ce faire, ce solitaire doit réunir autour de lui un cercle de compagnons sur qui son pouvoir s’appuiera ; et pour cela il doit se faire accepter des gens qui l’entourent. Or ces gens ont toujours été les ennemis de son peuple, et pardonner n’a rien d’évident pour ce jeune homme blessé par la vie… c’est donc aussi une quête de rédemption pour lui, et une façon de se repentir des crimes qu’il a commis.
Il y a donc plusieurs aspects dans l’histoire : c’est haletant, il y a beaucoup d’action – bien décrite de surcroît –, mais les relations entre les personnages y tiennent une place primordiale, et sont dans l’ensemble bien maîtrisées. Élément central du récit, les différents aspects du pouvoir d’un Guerrier-Mage : ils sont très fouillés, on les découvre très progressivement.
L’apprentissage de ce pouvoir, s’il est effectué à marche forcée, s’avèrera difficile et douloureux pour notre héros. Enfin, le scénario est très bien construit; Jal retrouve peu à peu sa mémoire et les révélations apportées par ces flash-backs s’intègrent naturellement dans le récit. Certains événements peuvent sembler assez surprenants, voire mystérieux, quand ils surviennent, mais sont au final très bien justifiés, et les révélations s’enchaînent à un rythme soutenu.
Quant aux différents protagonistes de l’histoire, une foule de personnages défile durant les 600 pages du roman, mais ils servent tous à quelque chose et ont un caractère à la fois bien marqué et cohérent quant à leur passé. Tout cela pour dire que pour ceux qui apprécient la fantasy d’aventure, Le Septième Guerrier-Mage est un roman qu’il est très difficile de lâcher une fois qu’on y a mis le nez.
Chronique d’Olivier `1091` Bourdy