Avec un style qui mêle narration classique et art du conteur, ce premier roman de Cédric d’O’Kerville nous invite dans un monde aux lieux étranges et aux noms évocateurs, la Sylvelande, le Grand Rien ou Cornemer, un monde d’inspiration celtique teinté d’une fantasy légère.
Sous la bénédiction de ses professeurs es choses de la vie, Tol-Men Diarmaìdh et Grand’Chêne, respectivement dolmen et arbre, nous suivons le récit initiatique de Tùac Mac Gùlan, fils de la race des héros, aux parents assassinés par le ténébreux de service, Ragh-Nar des Tempêtes, élevé et surtout protégé par les êtres de la forêt de Sylvelande. Protégé, car par-delà le Grand Rien, Ragh-Nar recherche toujours le jeune Tùac, dont le destin a été prophétisé à la mort de son père. Et avant de rencontrer son ennemi dans un ultime duel à mort, qui sera plusieurs fois reporté ou abrégé, le jeune Tùac devra conquérir sa muse, devenir poète et barde, puis quitter ses amis pour prouver ses talents de chevalier et de soldat. Et tout cela au son des cornemuses et au gré des nombreuses ballades et chansons qui égayent le récit.
Une chose est sûre, l’auteur se plaît dans le merveilleux et a le désir de la mise en scène spectaculaire. Certains passages sont de purs moments de jubilation par le surréalisme des scènes, tel le sabbat des sorcières ou la ronde des menhirs, véritable danse orchestrée par ces vénérables mégalithes un peu balourds. Des dolmens et des chênes qui chantent, dansent et font la fête, ce n’est pas raconté dans n’importe quelle histoire !
La narration, comme un conte oral, donne une force au récit et nous fait vibrer avec le héros (on n’est vraiment pas très loin des légendes au coin du feu avec moult guerriers beaux et forts et damoiselles avenantes en détresse). Cependant ce style peut aussi devenir un handicap quand l’abondance de descriptions finit par essouffler certaines scènes.
Mais c’est une affaire de style, et avec des éléments simples, l’auteur a su créer un monde suffisamment original et en même temps évocateur pour qu’il vaille le détour. Ce roman a du charme et fait la part belle à un monde imaginaire…
Yohan Vasse
Éditeur | NestiveQnen |
Auteur | Cédric d’O’ Kerville |
Pages | 235 |
Prix | 15€ |