Le Chant des Fenjicks est un roman de SF sur la liberté. La liberté de conscience, la liberté de procréer, la liberté tout court.
Dans une lointaine galaxie, les Fenjicks autrefois sauvages ont été capturés et asservis par les Chaleks, un peuple du genre caméléon pas commode. Devenus des cybersquales, les pauvres animaux servent de taxis volants et ont perdu toute conscience d’eux-mêmes.
Tout perdu ? Pas tout à fait. Deux personnages vont être à l’origine de leur réveil, Waü Nak Du, un jeune Chalek qui étudie le comportement des Fenjicks sans trop d’empathie pour eux et Smine Fur. Celui-ci appartient aux Imbtus, un peuple de félidés qui supporte mal le joug des Chaleks. Un peu par hasard, avec le réveil de certains cybersquales, la révolte qui gronde va exploser et faire vaciller l’empire chalek.
La SF c’est toujours déroutant. Il faut assimiler les noms étranges et les titres des personnages, mais aussi les planètes, les différentes races et cette fois il faut ajouter l’usage par l’autrice du langage épicène (neutre) qui part d’un bon sentiment, mais qui ne facilite pas la lecture. La première partie de l’histoire s’attache au plus près aux deux principaux protagonistes (chacun devenant tour à tour le narrateur) et présente bien les enjeux.
C’est dense mais prometteur. La seconde partie bascule d’un seul coup dans un space opera débridé avec un afflux de nouveaux personnages et autant de narrateurs. Ça s’agite, ça saute, ça explose dans tous les sens et… le lecteur est un peu largué. Les deux personnages du début sont noyés dans la masse. Il est difficile de suivre toutes les péripéties.
Le changement constant de narrateur n’arrange rien. Le résultat c’est que c’est bien confus. C’est dommage, car ce roman partait bien et raconter la libération des cybersquales était une très bonne idée. Cette lecture est une déception d’autant que Le Chant des Fenjicks est une préquelle à La Débusqueuse de mondes qui, lui, était une véritable réussite.
Chronique de Philippe ‘1540’ Goazempis