« Le Sang des 7 rois » de Régis Goddyn (tome 1)

Dans un village au fin fond du Premier Royaume, deux enfants sont enlevés et quelques pièces d’argent et d’or laissées sur leurs paillasses. Ce tribut, déposé en paiement, intrigue et déclenche une réaction en chaîne de la part des notables et puissants du royaume. Pour retrouver ces enfants enlevés, le vicomte de Hautterre envoie un de ses soldats, le sergent Orville à leur recherche.

Pour accomplir sa mission, il est nommé par son vicomte Capitaine-Ambassadeur-Militaire aux pleins pouvoirs sur tout le territoire, avec pour unique condition de ne pas perdre la trace de ces enfants. Au bout de plusieurs mois d’aventures dans les montagnes littorales, sa quête le mène sur un archipel hostile de la Mer Intérieure où sont retenus quelques hommes désespérés. Pour redonner un sens aux vies de ses nouveaux compagnons, il prend possession de ce lieu – qui deviendra le Huitième Royaume.

Parallèlement, on apprend que dans les sept Royaumes, cohabitent deux espèces d’hommes. Les hommes ordinaires, au sang rouge, et les hommes au sang bleu. Ces derniers ont des capacités peu communes et des talents magiques souvent mal maîtrisés.

La légende dit que sept rois au sang bleu conquirent jadis le monde, vécurent mille ans et engendrèrent une descendance dont découlent la noblesse et l’armée. Mais ces mêmes rois ont aussi une lignée roturière qu’au nom du culte du suprême on doit détruire à tout prix. Bien évidemment, ces roturiers se sont regroupés pour se défendre et, après quelques décennies de paix pour la noblesse, tentent de retrouver une certaine liberté. On les appelle les Résurgents.

Certains Capitaine-Ambassadeurs chassent ces derniers dans le royaume. Rosa, fille d’une roturière au sang bleu morte sur le bûcher, a été sauvée par un théocrate. En effet, Rosa, elle, a le sang bien rouge. Pourtant la jeune fille possède des pouvoirs qui s’apparentent à ceux des Résurgents, héritiers non officiels de la lignée royale, au sang bleu. Le vieux théocrate qui la protège et fuit avec elle commence à s’interroger sur le bien-fondé des actions des Capitaine-Ambassadeurs…

La quatrième de couverture ne dévoile absolument pas l’intrigue à découvrir dans ce roman. Régis Goddyn a un style d’écriture très minutieux et détaillé. On s’évade totalement dans ses décors et ses personnages donnent envie de les retrouver dès que le livre est posé. J’ai eu du mal à entrer dans cette histoire, car tout au long de la lecture, on est happé par une construction perturbante avec des informations difficiles à relier entre elles. Malgré cela, tous les éléments se rejoignent au fur et à mesure comme un puzzle. Le tissage de ces personnages, aux vies totalement différentes, est complexe. Je ne doute pas cependant qu’à l’issue des 7 livres, édités chez Atalante, on comprenne mieux la richesse de ce récit. C’est, de plus, un beau challenge pour une maison d’édition, de publier une série de romans avec ces superbes couvertures en beige et noir de Yann Tisseron. Le Sang des 7 Rois reste un excellent roman de fantasy français fort bien écrit – à découvrir.

NdlR : Sur les 7 tomes prévus, 4 sont déjà parus chez le même éditeur

Chronique de Marie-Hélène Hochet

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