Entre deux dunes, la voilà qui se dresse enfin, cette cité légendaire plus ancienne que l’humanité, dont le nom a été volontairement oublié par ceux qui osent encore parler d’elle.
Faisant fi des mises en garde des anciens, l’explorateur en franchira pourtant les portes. Les pages du livre maudit ont trop attisé sa curiosité, il doit savoir… et les indicibles horreurs révélées par les fresques découvertes dans un temple paraîtront insignifiantes face à celles enfouies dans les sombres et tortueux tunnels qui le mèneront au-delà de ce que sa raison peut supporter.
Quand il écrit sa nouvelle The Nameless City en 1921, Lovecraft a encore un pied dans sa période « Dunsanienne ». Il le confiera à F.B. Long : cette histoire est basée sur un rêve inspiré d›une phrase tirée du Livre des Merveilles de Lord Dunsany, « La noirceur sans écho de l’abîme ». Même si elle ne reprend pas directement des éléments de l’œuvre du Lord irlandais, elle reste empreinte du style poétique de celui-ci.
Lovecraft y distille de nouvelles idées qui marquent un tournant dans son œuvre. Il y est fait mention pour la première fois de l’arabe fou « Abdul Alhazred » et du légendaire Necronomicon dont est tiré le non moins fameux distique « N’est pas mort ce qui à jamais dort… »
Que nous offre donc cette énième édition en France ? S’agit-il encore d’un pur produit mercantile, surfant éhontément sur la vague cthuluène, sorti juste pour faire de l’œil aux collectionneurs dont le nombre s’accroît exponentiellement ? Eh bien non, définitivement non ! L’idée de carnets de croquis inspirés des histoires de Lovecraft est non seulement excellente, mais exécutée par un artiste si passionné et talentueux que je ne serais pas surpris qu’à l’instar de François Baranger, Armel Gaulme soit publié rapidement dans différents pays. Après s’être attaqué à Dagon, il nous emmène ici en voyage aux confins du désert d’Arabie à la recherche de La cité sans nom.
L’occasion pour lui de dessiner moult croquis de cette cité interdite, comme le ferait dans son carnet un archéologue venant de faire une découverte majeure. Un petit bémol toutefois : il est indéniable que ce format est idéal pour une collection « carnet », proposant une approche inédite des histoires de Lovecraft. Mais certaines illustrations proposées sur deux pages frustrent le lecteur quand certains détails se perdent dans le gouffre de la reliure. Frustration vite oubliée, pour une collection désormais incontournable de l’œuvre du Maître de Providence !
Chronique d’Adam ‘1797’ Joffrain
Nous en pensons
Notre avis
4.2
L’idée de carnets de croquis inspirés des histoires de Lovecraft est non seulement excellente, mais exécutée par un artiste si passionné et talentueux que je ne serais pas surpris qu’à l’instar de François Baranger, Armel Gaulme soit publié rapidement dans différents pays. Un petit bémol toutefois : il est indéniable que ce format est idéal pour une collection « carnet », proposant une approche inédite des histoires de Lovecraft. Mais certaines illustrations proposées sur deux pages frustrent le lecteur quand certains détails se perdent dans le gouffre de la reliure.