Le recueil est composé de deux nouvelles. La première se nomme Les Tambours du dieu noir. L’histoire se passe en 1884, à la Nouvelle-Orléans, ville devenue libre depuis une guerre de Sécession qui n’a vu aucun vainqueur.
Son indépendance est garantie par les grandes puissances, Angleterre, France ou Haïti. En effet, lors de la révolte en Haïti, un scientifique a fourni aux rebelles une arme terrible, dont le nom de code était les tambours du dieu noir. Elle avait permis d’invoquer la puissance d’une divinité et de déchaîner une tempête afin de couler l’escadre navale envoyée pour mater la rébellion.
Mais cette incantation avait perturbé l’atmosphère dans cette région du monde, générant chaque année de monstrueuses « tempêtes noires ». Pour s’en protéger, la Nouvelle-Orléans a bâti de grands murs. C’est derrière ces murs que Jacqueline, orpheline de treize ans, se cache. Elle observe les passagers débarquant des dirigeables pour les délester de quelques pièces.
Elle a un don ou une malédiction, elle est habitée par la déesse des tempêtes Oya. Un jour, elle surprend une conversation où il est question de réutiliser les tambours du dieu noir. Elle décide de vendre cette information, et tout va s’enchaîner.
La seconde nouvelle, L’Étrange affaire du djinn du Caire, se déroule en 1912. L’agente Fatma el-Sha’arawi du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles enquête sur la mort d’un djinn immortel. Meurtre ou suicide ? De soi-disant anges qui se prétendent serviteurs de Dieu et des goules interfèrent dans cette enquête. On comprend que dans cet univers, les frontières avec le fantastique sont poreuses et Lovecraft n’est pas loin.
Ces deux nouvelles complètement différentes sont passionnantes de bout en bout. Le style et l’écriture foisonnent de détails. Les personnages principaux sont deux femmes (voire plus, je vous laisse la surprise). L’auteur manie l’uchronie et le surnaturel avec brio en y ajoutant une touche de steampunk. Pour sa première publication française, c’est une réussite.
Chronique de Christian ‘1217’ Hochet