Après « Sans parler du chien » paru en 2000, qui reprenait l’équipe d’explorateurs voyageant dans le temps apparue dans « Le Grand Livre » en 1993, on pouvait s’attendre de la part de l’auteur à ce qu‘il nous emporte vers des temps anciens pour de nouvelles aventures et mystères.
Seulement, cette fois, le voyage est un peu différent, le thème plus grave et une certaine tristesse se dégage de l’ensemble bien que l’humour ne soit jamais absent, non plus que les références ou clins d’œil cinéphiles ou littéraires.
L’action se passe à l’hôpital de Denver, Colorado. La psychologue Joanna Lander mène des recherches sur les Expériences de Mort Imminente (E.M.I.), en faisant témoigner des personnes revenues à la vie après une mort clinique, mais son enquête piétine. De son côté, Richard Wright, jeune neurologue travaillant au même hôpital, parvient à simuler une EMI par l’intermédiaire d’une drogue et recherche des cobayes.
Les spécialistes unissent leurs efforts pour trouver une explication scientifique aux EMI, mais comme les volontaires se font rare, Joanna décide d’expérimenter la drogue sur elle-même. Alors qu’elle s’attendait à voir apparaître un tunnel et des lumières, elle vit un tout autre voyage dans un lieu qu’elle semble connaître. A partir de ce moment, les questions se posent, les doutes s’installent et sa quête de la vérité commence. Les seules personnes capables de l’aider, car le Dr Wright doute de ce qu’elle a vu, sont son ancien professeur d’anglais, victime de la maladie d’Alzheimer, un patient qui sort de temps en temps du coma pour dire des mots dénués de sens, et une fillette passionnée par les catastrophes.
Elle va progresser, jusqu’à atteindre la vérité cachée…
Ce roman, thriller métaphysique, ne peut se raconter car il entraîne le lecteur d’énigmes en révélations progressives, et la compréhension se fait en même temps que les protagonistes du récit. Le rythme est échevelé, courses dans les couloirs, prises de rendez-vous, téléphones sonnant sans cesse, les acteurs de cette histoire n’ont pas un instant à eux pour approfondir les questions qu’ils se posent. Ils sont perdus dans un hôpital labyrinthe constamment en travaux. Les personnages sont attachants, les références nombreuses, l’humour toujours pétillant malgré la noirceur de l’intrigue.
Un seul bémol, quelques fautes de textes et erreurs fatigantes, qui, répétées, énervent un peu d’autant plus que deux volumes à 18 € pièce fait un peu élevé pour 870 pages. Mais à part ces détails techniques, c’est à un vrai festival qu’offre Connie Willis, le lecteur ne pourra quitter le livre qu’après la dernière page et c’est bouleversé qu’il refermera le tome 2.
Chronique de Jean-Pierre ‘931’ Binet
Éditeur | J’ai Lu |
Auteur | Connie Willis |
Pages | 481 – 391 |
Prix | 18€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
3.9
Le rythme est échevelé, courses dans les couloirs, prises de rendez-vous, téléphones sonnant sans cesse