La terre de Morz au Nord du monde n’est plus enneigée depuis fort longtemps, les terres boueuses n’ont plus aucun charme.
À l’Est de Morz, Noir, un esprit maléfique, est prêt à tout pour provoquer la ruine du royaume. Il a réuni autour de lui une armée d’êtres non humains, les N’dus, qui craignent la lumière.
Noir a aussi auprès de lui un guerrier prodigieux, Second, le combattant le plus cruel et le plus féroce qui soit. Le prince royal de Morz, le jeune Jaroslav, doute de sa légitimité au trône. Il ne souhaite qu’une seule chose : vivre en paix.
Pour cela, il s’appuie de toute son âme sur sa foi, parfois jusqu’à l’aveuglement, au grand désarroi de sa mère qui porte, elle aussi, une grande responsabilité dans la politique complexe de ce royaume.
Et dans le Nord, près des montagnes, les sorcières ourdissent des plans pour refaire revenir l’hiver sur leur monde déchu. Tous ces acteurs évoluent entre ombre et lumière, alors que des luttes de pouvoir fragilisent le royaume de Morz.
L’univers de Noémie Wiorek est perturbant et addictif. L’ambiance torturée crée un climat pesant et difficile à comprendre dans les premiers chapitres. L’opposition entre les deux mondes, celui de la lumière et celui de l’ombre, pose la question de la légitimité d’un peuple sur l’autre. Les protagonistes sont aussi tortueux que leur politique.
Noémie Wiorek a une plume affûtée et inclassable qui résonne différemment de celles que nous pouvons lire habituellement dans ce type d’univers. Entre poésie et héroïc fantasy, elle explore avec brio des ambiances différentes et bien imbriquées. Fin d’un monde, début d’un autre, effondrement et renouveau, tout cela se mélange dans ce roman.
Chronique de Marie-Hélène ‘1264’ Hochet