« Vestiges » de Laurence Suhner

vestiges-laurence-suhnerQue voilà un ouvrage copieux, qui de plus entame ce qui est annoncé comme une trilogie : QuanTika. Alors, sont-ce des heures de lecture en perspective ? Très certainement, et assez agréables, le style de Laurence Suhner est littéraire sans tomber dans l’abscons, scientifique sans succomber aux sirènes de la hard-science !

Vestiges nous immerge dans un univers de glace, de givre, de rocks noirs incisifs tels des lames de rasoir, bref un monde de mort – un monde mort ? – sur lequel s’agite une colonie humaine.

La planète : Gemma, dans le système AltaMira.

Sa particularité humaine : excessivement loin de la Terre, au point d’avoir perdu tout contact avec le monde d’origine et son Gouvernement pour un Nouvel Ordre Mondial.

Sa particularité extra-terrestre : les Bâtisseurs, une civilisation non-humaine qui a laissé en orbite un ouvrage gigantesque, le Grand Arc, construction complètement close. Cette espèce d’épine-dorsale défie les lois de la physique en maintenant sa position dans l’espace sans faire montre de fusées rétablissant sa trajectoire.

En 2310, les humains de Nouvelle Prospérité se contentent de vivre à l’écart de cette planète inhospitalière. Hormis les mineurs et les routiers qui se la coltinent pour y gagner leur vie, seuls les scientifiques arpentent ses déserts glacés.

Officiellement en quête de toute forme de vie apte à survivre à cet environnement rien moins qu’hostile.

Subjectivement, en ce qui concerne l’exobiologiste Ambre Pasquier, pour tenter d’en finir une bonne fois pour toute avec ses cauchemars où elle est confrontée à un duo de créatures : Ioun-ké-da et le Dieu Sombre.

Objectivement, en ce qui concerne les employés de la CosmoTek qui jubilent, pour découvrir et étudier des artefacts extraterrestres ensevelis sous des tonnes de glace.

Non sans une certaine inquiétude pour l’équipe discrète du Professeur Stanislas Stanford, à la recherche de cet étrange Point de Collapsus qui défie les lois de l’espace-temps.

Révolutionnairement, pour les Enfants de Gemma, enfants des colons, qui veulent sauvegarder celle qu’ils considèrent comme leur planète mère.

Militairement, pour la milice, survivance privée des forces spéciales aérospatiales, qui entend bien ne plus laisser ce monde sous la houlette des scienteux et à la merci des terroristes !

Au fil des trois parties de ce roman, les destins prennent forme, se croisent ou se confrontent. D’autres personnages, et non des moindres, qu’ils se dévoilent entièrement ou non, viennent encore renforcer les péripéties narratives. Vestiges évite habilement les lourdeurs d’une mise en place planétaire, nous distillant à travers les expériences de ses héros la réalité d’un monde en mode congélation. Le texte est dense et demande de l’attention. Ce planète-opéra en langue française contente le lecteur exigeant, qui attend de connaître le sort réservé à Gemma, à ses habitants ainsi qu’à notre univers tout entier !

Laurence Suhner est scénariste de BD. Cette histoire a failli naître en album. On trouve infos et autres illustrations (dont les croquis de Manchu pour sa superbe couverture) sur le site :

www.quantika-sf.com

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Nous en pensons ...

Notre avis

3.8

Ce planète-opéra en langue française contente le lecteur exigeant, qui attend de connaître le sort réservé à Gemma, à ses habitants ainsi qu’à notre univers tout entier !

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A propos de vincent

Tout autant amateur de SF que de Bourrée (3temps !), de Fantastique que de Violon, Vincent lit (comme on fait son) et visionne pour PdE avec un plaisir non dissimulé !

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