Deux extra-terrestres missionnés pour prendre contact avec des Terriens sont séparés dès le pied posé à Barcelone.
Doté d’une technologie avancée qui lui permet de jouer avec la structure moléculaire de toute chose, l’un de ces sympathiques alien, à la recherche de son coéquipier, va enchaîner des choix malheureux, tels que prendre l’apparence d’un duc médiéval, d’un cormoran ou d’un torero célèbre… ce qui ne compliquera pourtant pas son intégration aux citadins.
Plus soucieux de goûter aux petits plaisirs terriens que de vraiment rechercher son collègue Gurb, il va se lier amitié avec les tenanciers d’un café, tenter de courtiser sa voisine de palier, faire accessoirement fortune, et surtout s’extasier en permanence du mode de vie occidental sans jamais le juger.
Problème, vivre sur Terre réclame à son organisme une énorme quantité d’énergie, ce manque sera heureusement vite comblé par l’ingurgitation pantagruélique de cargaisons de beignets sucrés.
Bienvenue en Absurdie avec le thème du Candide revisité par Eduardo Mendoza dans ce livre paru en 1990 mais toujours réédité. Il ne faut cependant pas y voir un ouvrage philosophique mais une fantaisie littéraire construite sur une bonne idée de départ qui s’essouffle au fil des pages malgré le style vif et léger de l’auteur.
Ce texte assez jouissif m’a procuré une parenthèse entre la lecture de romans space opera et hard SF plus stricts. L’occasion de se rappeler que la science-fiction, ça peut aussi être ça, de l’iconoclaste et une prise de recul sur notre condition d’être humain.
Chronique de Xavier ‘1762’ Fleury