« Les Aventuriers du Cosmex » de Laure Deslandes, illustré par Clotka

Ulysse ne voulait pas accompagner sa mère dans l’espace. Il n’a pas été entendu et le voilà parti avec son chat Daniel, sa mère astrophysicienne, Fabien son beau-père technicien, Antoine le fils de celui-ci et Varvara, la fille du mécène russe ayant permis l’expédition.

Il ne se sent clairement pas à sa place au sein de ce groupe qu’il ne comprend pas à subir cette vie si éloignée de ses goûts. Trois personnes obsédées par les sciences et une adolescente louche toujours collée à son téléphone, ce n’est pas la meilleure compagnie qui soit quand votre loisir préféré est de lire en pyjama des bandes dessinés comme Picsou en mangeant de la pizza.

Comme si ce dépaysement et cet isolement ne suffisaient pas, le chat Daniel devient infidèle et passe son temps avec Varvara, la nourriture est déprimante et Ulysse doit quand même faire ses devoirs. C’en est trop, Ulysse tente tout ce qui est en son pouvoir pour que la navette fasse demi-tour. Il arrive même à amadouer l’intelligence artificielle pour qu’elle lui facilite le quotidien et participe à son plan de retour mais, un jour, le groupe trouve une drôle de plante qui va modifier l’objectif d’Ulysse.

L’histoire est racontée sous la forme d’un carnet de bord illustré tenu par Ulysse. C’est un roman destiné à un public à partir de 9 ans. Les romans jeunesse peuvent être répartis en trois catégories : la première où les adultes trouvent aussi leur compte, la seconde où ce n’est pas le cas et la dernière où le texte est finalement du jeunesse à destination des adultes.

Avec Les Aventuriers du Cosmex, on est dans la seconde catégorie. C’est un texte soigné, pensé pour le plaisir des jeunes lecteurs. L’auto-apitoiement dont fait preuve Ulysse au départ peut agacer les adultes, mais ce n’est pas un texte qui leur est destiné et il passera vraiment bien auprès des plus jeunes qui pourront s’identifier dans le fait qu’ils sont censés subir les choix des adultes sans se plaindre.

C’est juste le ton qu’il fallait pour ravir les jeunes lecteurs, les divertir et les faire rire. Les jeux de mise en page et de police d’écriture participent à l’ambiance et à la grandiloquence des propos d’Ulysse tout comme les illustrations dont les choix et la fréquence aident vraiment à l’ambiance globale du récit.

L’écriture est accessible, le rythme est bon et l’alternance entre quotidien et aventures bien dosée. Les événements permettent de comprendre que les apparences peuvent être trompeuses et que chacun, même le plus banal, a un rôle à jouer. Pour moi, c’est un roman idéal pour les jeunes encore frileux face à la lecture d’un roman.

Chronique d’Adeline ‘1865’ Kerner