L’Eschaton, une intelligence artificielle semi-divine venue du futur a éparpillé l’humanité dans toute la galaxie, tout en édictant des règles très claires : pas d’expériences temporelles et pas d’expériences sur les intelligences artificielles. En résumé, ne rien faire qui puisse empêcher son avènement dans l’avenir.
Dans Crépuscule d’acier (même auteur, même collection), nous avions suivi les aventures d’un agent de l’Eschaton et d’une agent des Nations Unies Terrestres dans une mission visant à empêcher une planète en guerre de violer l’interdiction des expériences temporelles. En effet, arriver sur le champ de bataille avant même d’être parti peut constituer un avantage tactique utile… Dans ce second volume, nous les retrouvons mariés et contraints à enquêter de nouveau sur une probable violation du code. Ils vont se trouver face à une organisation basée sur le modèle nazi, les Recompilés, qui tente de créer sa propre version de l’Eschaton pour pouvoir ensuite la vénérer et conquérir l’univers en son nom. Ils seront aidés par un journaliste connaissant déjà cet adversaire et par une jeune rescapée d’une planète détruite par les Recompilés, qui a obtenu par hasard certaines informations cruciales.
L’univers créé par Charles Stross est dense et cohérent. Les régimes politiques des différentes planètes décrites sont simples, car l’Eschaton les a peuplés avec des populations homogènes, racialement et idéologiquement. Mais simples ne veut pas dire simplistes et la description de leurs particularités constitue l’un des intérêts de ces livres. D’autre part, les personnages principaux sont attachants et nous avons plaisir à les retrouver d’un roman sur l’autre.
L’auteur possède une culture scientifique suffisante pour faire paraître crédibles les technologies utilisées, qu’elles soient d’usage quotidien, comme les implants esthétiques ou les moyens de communication quantique, ou d’usage plus restreint comme les modifications cybernétiques de combat ou les arcanes des moteurs supraluminiques. Les cornucopias, par exemple, sont des moyens de production universels. À partir de n’importe quelle matière première, et à l’aide d’innombrables nanomachines, elles sont capables de créer n’importe quoi. De quoi déstabiliser durablement une économie centralisée où la pénurie est un moyen de contrôle des populations…Le rythme des romans alterne entre phases descriptives et phases plus actives, ce qui permet à l’auteur de capter rapidement l’attention du lecteur et de ne pas la perdre avant le mot fin. De plus, il apporte à ses histoires une touche d’humour léger fort bienvenue.
Tout au plus peut-on reprocher à cette édition un nombre de coquilles supérieur à la moyenne, ce qui peut gâcher un peu le plaisir de la lecture pour certains… Mais ce n’est pas une raison pour s’en priver !
Chronique de Frédéric Bonneville
Éditeur | Le Livre de Poche |
Auteur | Charles Stross |
Pages | 570 |
Prix | 7,50€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
3.9
Le rythme des romans alterne entre phases descriptives et phases plus actives, ce qui permet à l’auteur de capter rapidement l’attention du lecteur et de ne pas la perdre avant le mot fin. De plus, il apporte à ses histoires une touche d’humour léger fort bienvenue.