Vénus de Ben Bova

ben bova-venusAprès s’être attaqué à Mars, voilà que Ben Bova entame Vénus. Cette exploration romancée pourrait être un épisode supplémentaire de hard-science spatiale dans l’air du temps. Néanmoins, on aurait tort de le penser ! Même s’il y a quelques éléments scientifiques, ils ne constituent qu’une façade : On est là pour bien se divertir.

Vénus serait un enfer, Ben Bova nous le confirme. Le fils chéri par son père va sur Vénus, s’y perd, et meurt. Le père promet un prix à qui lui ramènera le corps. Son frère décide d’aller le sauver. Dans ce monde perdu qu’est Vénus surgit le capitaine Némo, enfin, un dénommé Fuchs. De fantastiques, palpitantes et incroyables aventures se déroulent dans cet enfer vénusien. L’aventure est au rendez-vous. C’est génial, au final il y a vraiment tout qui pète dans tous les sens, exactement comme cela n’avait pas été annoncé en début de roman. Le héros en ressort même plus mûr. On ne peut qu’être content pour lui, car dès le début, et jusqu’à la fin, il n’est pas aidé. Il s’agit de Van Humphries, le frère de la première victime de Vénus, et comble du récit, c’est le narrateur ! Avant les dix premières lignes, il se fracasse le nez contre la paroi d’une station lunaire. Il est niais, égocentrique et à la tête de l’expédition.
Bizarrement, le narrateur est le seul personnage à paraître lisse, simplet et à avoir une tête à claques. La grande majorité des autres sont comparativement infiniment plus complexes. Vénus est un roman d’aventures, d’action, la lecture est sans problème, fluide. Il n’y a pas de risque d’être perdu, tout ce qu’il faut savoir est répété suffisamment. Les amateurs de vraies questions et d’explications intéressantes seront déçus, elles sont efficacement éludées. Le récit n’étant qu’une mission de sauvetage, ce n’est qu’un prétexte pour avoir tous les incidents possibles et imaginables à bord d’un navire spatial. Vénus n’est aussi qu’un prétexte, on a presque fait la même chose avec le capitaine Némo. Était-ce vraiment la peine d’aller sur Vénus pour avoir de telles aventures ? Oui, il fallait tout de même avoir les tempêtes et les sorties dans l’espace ! Et puis, c’est bien mieux de pouvoir sortir des termes comme couche monomoléculaire ou spectromètre de masse…
Vénus est un bon roman d’aventure, avec son décor science-fictif, ses rebondissements sidérants, et son héros plus que naïf. On y trouve même une surprenante tentative de morale. Mais finalement, il n’y a rien de profond, juste un concentré de spectacle qui fait passer un bon moment.

 

Chronique de Jérôme ‘1408’ Cuinet

Éditeur Fleuve Noir
Auteur Ben Bova
Pages  312
Prix 9,50€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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