Quand un ange s’égare hors de l’Ether, sa peau est mise à prix. Littéralement. Et les intéressés sont nombreux. Il y a tout d’abord Maddalena, sorcière Italienne qui convoite la créature pour lui voler son âme. Asiel le démon, lui, est attiré par la pureté de l’ange. Francesco, pour sa part, n’est intéressé que par son cuir, qu’il veut vendre à un prix d’or à Cheverny, collectionneur passionné d’occultisme.
Parmi ces personnages malfaisants, deux, particulièrement pervers et dominateurs, se distinguent.
Ainsi, Maddalena a couché avec son père et tous leurs descendants au fil des siècles, afin de les asservir, les maltraiter ou leur faire subir des expériences plus ou moins scientifiques.
Cheverny, pour sa part, aime s’entourer d’objets symbolisants la mort, qu’il dissimule dans un labyrinthe de livres et de cadavres. Jad est sa servante. Il lui a sauvé la vie pour mieux lui imposer un serment de loyauté dans la foulée : il peut tout lui faire, même la violer.
Tous ces personnages s’affrontent dans un délire de violence, de sexualité, d’horreurs, de poursuites, de chantages et de marchandages. Leur quête les transportera des châteaux d’Italie aux bas fonds urbains français, dans une course-poursuite parsemée de morts et d’esprits maléfiques.
Il est des livres qu’on dévore parce qu’on est accroché par les rebondissements. Il y en a d’autres qu’on savoure parce qu’on apprécie le style de l’auteur et qu’on s’est attaché aux personnages, atypiques, attachants, originaux. Enfin, il y a ceux qui nous énervent. Vraiment. Angemort fait partie de ceux-là.
L’histoire est très originale, prenante, les personnages travaillés, le rythme est soutenu, et le délire complètement assumé. Certes, ce sont les ingrédients d’un bon roman. Pourtant l’auteur passe à côté de la grandeur.
Le recours systématique de l’auteur à la sexualité comme moyen de détente, psychothérapie, chantage, répression, paiement, domination, torture peut déplaire. Cependant, il faut bien avouer que Sire Cédric assume : il ne se contente pas d’utiliser la métaphore, il décrit, il va au bout de son propos.
Et c’est parce qu’il prend autant de risques, qu’il commet quelques erreurs de styles ; malheureusement, ces dernières distraient le lecteur et l’éloignent du monde qu’il a créé. Voilà ce qui énerve dans Angemort. Parce qu’il est évident que l’auteur est très prometteur, qu’il a déjà un univers personnel et qu’il sait le partager avec ses lecteurs.
Chronique de Frédérique Mounier
Editeur | Nuit d’avril |
Auteur | Sire Cédric |
Pages | 231 |
Prix | 16,90€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
3.6
L’histoire est très originale, prenante, les personnages travaillés, le rythme est soutenu, et le délire complètement assumé.