Comment bâtir de façon cohérente une anthologie centrée sur Paris ? Olivier Deparis (était-ce un nom prémonitoire ?) a trouvé la recette.
Au lieu de classer tant bien que mal, après des choix drastiques et sans doute douloureux, les quelques nouvelles sélectionnées, il a fixé d’emblée une règle du jeu : la notion de lien et deux décors par nouvelle. L’un principal, l’autre secondaire, où se situera l’action du récit suivant.
Le lecteur se promène ainsi du Louvre jusqu’à la Bastille, en passant par la Tour Eiffel, la Défense, le Pont des Arts, la Sorbonne ou les Catacombes. Promenade parfois risquée, au milieu des décombres d’un Paris mystérieusement livré aux seuls enfants ou à la suite d’une guide bien mal intentionnée.
Bien sûr, on ne trouvera pas la perfection à toutes les pages. Une ou deux nouvelles ne se rattachent que de très loin, voire pas du tout, aux genres de l’imaginaire, mais ce n’est pas un gros problème. Certains textes pèchent par excès de documentation ou par une fin décevante, un style trop facile ou des explications pseudo-scientifiques aussi embrouillées que peu convaincantes, mais aucun ne manque d’intérêt.
Et le grand atout, le paradoxe aussi de ce genre d’ouvrages, c’est la variété des intrigues, des personnages, des ambiances, des registres. Pour parler plus simplement, il y en a pour tous les goûts ! Un vrai festin.
Voici quelques amuse-gueules pour vous mettre en bouche : Sous Louis-Philippe, un illuminé entreprend de dépuceler Madame Louvre. Dans un Paris voué aux loisirs, comme le monde entier, quelques volontaires entrent dans la vie professionnelle comme on entre en religion, après une rigoureuse sélection.
Mais le burn-out peut être meurtrier ! Du haut de la tour Saint-Jacques, on voit des palmiers et des sauriens. Aux Puces de Saint Ouen, on trouve le manuscrit d’un poète phénix qui écrit dans la langue des esprits et une enfant de la Lune. Des créatures aquatiques ignorées du grand public barbotent dans le réservoir de Montmartre. Le temps fait des siennes dans le Jardin des Plantes. Et ainsi de suite…
On s’attachera bien sûr plus ou moins à certains personnages, la suspension d’incrédulité fonctionnera plus ou moins bien, ce sont les aléas de la lecture. Personnellement j’ai été enthousiasmée par cinq nouvelles, intéressée par quatre. Trois ont été lues sans déplaisir. Et la seule nouvelle dont l’intérêt ne m’a pas paru évident aura été la préférée d’un autre lecteur. Ne comptez pas sur moi pour vous donner les titres ! À vous de vous faire votre opinion, mais franchement la promenade vaut le détour et Paris n’a pas fini de vous émerveiller.
Chronique de Marthe ‘1389’ Machorowski
Nous en pensons
Notre avis
3.1
J’ai été enthousiasmée par cinq nouvelles, intéressée par quatre. Trois ont été lues sans déplaisir. Et la seule nouvelle dont l’intérêt ne m’a pas paru évident aura été la préférée d’un autre lecteur. Ne comptez pas sur moi pour vous donner les titres ! À vous de vous faire votre opinion, mais franchement la promenade vaut le détour et Paris n’a pas fini de vous émerveiller.
Flûte comment j’ai pu laisser passer l’AT de cette antho…