Cinq nouvelles, un gros dossier ‘Spécial Japon’ et toutes les rubriques habituelles : c’est un numéro de qualité que nous offre la revue Galaxies.
Les nouvelles d’abord, dont on retiendra en particulier La femme que j’abrite, de Jean-Louis Truel, une belle ballade mélancolique, romantique et cruelle pour une histoire d’amour dans un monde envahi par les virus et autres publicités.
Attachement, de Liz Coleman, explore quant à elle les difficultés du multiculturalisme et de l’acceptation de l’autre, dans un texte bien mené et attachant. Le dossier, comme d’habitude, est particulièrement bien fourni, parfois un peu ardu, en particulier l’article de Denis Taillandier, mais il aborde un sujet tout à fait prégnant au Japon : l’imaginaire de la catastrophe. Les mangas de science-fiction et les romans ne sont pas oubliés.
Le dossier se conclut par deux nouvelles Japonaises :Ichtyonaus, Théroniaus, d’Ueda Sayuri et La Machine à indifférence d’Itah Keikaku. La première est une réflexion passionnante sur les rapports de l’humain et de son environnement, les liens entre l’homme et les autres créatures vivantes. La seconde parle de la guerre, et de la haine. Celle qui pousse à penser que la tribu d’à côté n’est pas humaine, parce que le nez est un peu plus large, ou les yeux plus écartés. Celle qui fait de gamins des enfants-soldats convaincus que l’ennemi est un monstre qu’il faut éradiquer à n’importe quel prix. Et lorsque des blancs bien intentionnés leur appliquent un traitement révolutionnaire pour que vienne la paix, le résultat n’est pas celui escompté. Une très belle nouvelle, empreinte d’humanité et d’horreur, sensible et forte, à l’écriture acérée.
Ce numéro de Galaxies mérite d’être lu, rien que pour elle ! Pour conclure, un petit article sympathique qui expose – c’est le cas de le dire – Maître Yoda aux Caraïbes (comment ça, quel rapport ? Allez voir !), et les rubriques habituelles, musique, livres, strips… agrémentés maintenant du billet de Pierre Stolze, qui présente ici des bouquins pour enfants. C’est une initiative à saluer, car les critiques de littérature pour la jeunesse s’intéressent en général peu à la SF. (Il existe peu de livres du genre SF destinés à la jeunesse, et aussi peu de critiques évidemment, cette initiative est donc à saluer particulièrement !)
Chronique de Sylvie « 822 » Gagnère
Nous en pensons
Notre avis
4,0
Cinq nouvelles, un gros dossier ‘Spécial Japon’ et toutes les rubriques habituelles : c’est un numéro de qualité que nous offre la revue Galaxies.