« Le Roi des fauves » de Aurélie Wellenstein

Leur village en proie à la famine, Ivar, Kaya et Oswald décident de braver l’interdit et partent braconner. L’expédition tourne mal, ils sont surpris par le fils du seigneur local, qu’ils tuent en essayant de s’échapper. Ils sont arrêtés, et on leur inocule en guise de châtiment un parasite qui doit sous quelques jours les transformer en berserkirs, des hybrides mi-hommes mi-bêtes livrés à leurs pulsions meurtrières et utilisés comme machines de mort.

Mais durant la cérémonie où le parasite leur est injecté, Ivar et ses amis ont la vision d’un être mystérieux, le roi des fauves, qui pourrait leur permettre d’éviter cet affreux destin. Commence alors une course contre la montre : ils tentent de rejoindre ce « roi » avant que leur nature bestiale et destructrice révélée par le parasite ne prenne le dessus…

Raconté du point de vue d’Ivar l’apprenti forgeron, le récit est d’une efficacité redoutable : on est happé dès le départ par ce roman qui se lit d’une traite. Il n’y a aucun temps mort, les enjeux sont bien posés, on est au cœur de ce que ressentent les personnages… Et c’est important, parce que ces derniers souffrent et s’en prennent plein la gueule. On est loin de la fantasy gentillette à la Terry Brooks ou autres tâcherons : le monde est dur, cruel, et ce qui attend nos jeunes héros l’est tout autant. Les personnages sont bien caractérisés, le très bon style aide le lecteur à plonger dans le récit, il s’attache à Ivar et se pose les mêmes questions que lui sur les événements et la conduite à tenir.

L’intrigue s’appuie sur des ressorts efficaces et bien maîtrisés. Pour pinailler, on peut reprocher certains changements de comportement, notamment de Kaya, pas très logiques, et l’utilisation du ressort classique d’un survival à la Hunger Games, à la mode ces temps-ci ; mais comme il fonctionne très bien dans le cas présent, on ne peut pas en blâmer l’auteure… En tout cas, voici un premier roman adulte, peut-être un peu court, mais très réussi, et où la touche personnelle d’Aurélie Wellenstein fait mouche. J’attendrai de pied ferme son prochain récit.

A propos de Olive

Pilier du Club, Olivier fait partie des anciens et continue à faire vivre AOC, le recueil de nouvelles trimestriel, dont il est le maquettiste et rédacteur en chef. A l'occasion, Olivier publie aussi des nouvelles, participe aux salons, à d'autres revues, rédige des articles dans PdE, gère le site Internet, etc. Dans le milieu, on le surnomme le Shiva de l'imaginaire !

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