Imaginez un professeur d’économie de Harvard, désagréable à souhait, une philosophe new age déjantée, un métis sioux victime d’un lavage de cerveau, une adolescente exaspérante et touchante, des extraterrestres qui veulent sauver la Terre de la pollution, à moins que leur but ne soit de stériliser les chats – et les chiens, et les humains ? –, et vous commencerez tout juste à avoir une petite idée du joyeux foutoir qu’est cet « avenir » ! Parce qu’il faudrait aussi ajouter l’extraterrestre renégat qui a volé la soucoupe de Roswell, des généraux américains plus vrais que nature, des Japonais bien élevés, des aborigènes australiens qui rêvent, et puis…. La liste serait trop longue ! Bien sûr, il y a aussi de l’urgence : tout ce joli monde a à peine trois semaines pour sauver la Terre.
Dans les premières pages, j’ai eu vraiment peur : des noms d’extraterrestres illisibles, des personnages caricaturaux, tout le fatras qu’imagine n’importe quel lecteur lamba quand on lui parle science-fiction. Si l’on ajoute les très – trop – nombreuses coquilles, erreurs, fautes… qui émaillent le texte, on frise l’abandon. Je profite donc de cette chronique pour rappeler aux éditeurs que la phase « correction » n’est pas, ne devrait pas, être en option ! Et pourtant…
Pourtant, si Yann Quero pêche parfois par son côté brouillon, piochant allégrement dans toutes les mythologies – des « Rencontres du troisième type » de Spielberg aux cérémonies de la danse du soleil des Indiens Lakota –, il arrive toutefois à embarquer son lecteur avec une énergie digne d’éloges. Le suspense est savamment entretenu : ces extraterrestres sont-ils là pour sauver la Terre et ses habitants, ou pour les détruire ? Jusqu’aux dernières pages, la question reste posée. Les personnages, caricaturaux au départ, prennent une dimension humaine, qui les rend attachants. Ce sont sans doute là les points forts de cet auteur : une formidable énergie dans l’écriture, des personnages solides, et puis un sens de l’humour, toujours au second (voire troisième) degré, qui font sourire, souvent, rire parfois, le lecteur.
Chronique de Sylvie Gagnère
Éditeur | Arkuiris |
Auteur | Yann Quero |
Pages | 672 |
Prix | 19,90€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
3.9
Ce sont sans doute là les points forts de cet auteur : une formidable énergie dans l’écriture, des personnages solides, et puis un sens de l’humour, toujours au second (voire troisième) degré, qui font sourire, souvent, rire parfois, le lecteur.