Je vous ai parlé ici même de De fièvre et de sang, du même auteur. Dans Le Premier Sang, nous retrouvons les deux héros : les commandants Alexandre Vauvert et Eva Svärta. Le premier est toujours un flic taciturne et solitaire, qui traîne son ennui et son mal d’amour à Toulouse, tandis que la seconde, plus profileuse que flic, tente de survivre à Paris au traumatisme de son enfance : l’assassinat, sous ses yeux de petite fille, de sa mère et de sa sœur jumelle. Au cours de ses précédentes aventures, la mémoire lui est revenue : elle sait désormais qui est l’assassin, mais se refuse à partager avec quiconque cette information. La jeune femme, déjà remarquable par son physique (albinos aux yeux de feu), l’est aussi par son tempérament solitaire.
La quête de cet assassin est sienne, et seulement sienne (et l’on comprendra finalement pour quelle raison). Dans Le Premier Sang, on commence par suivre en parallèle les enquêtes de chacun, avant que les liens entre elles n’apparaissent, plongeant une nouvelle fois le lecteur dans un univers où la magie (noire) le dispute à l’horreur. Le passé d’Eva resurgit alors violemment, à moins que son obsession ne la soumette à d’étranges hallucinations ?
Comme dans le roman précédent, Sire Cédric plonge d’emblée son lecteur au cœur de la violence, avec un art consommé de la description horrifique. La barbarie est omniprésente, mais les motivations des personnages n’en sont pas oubliées pour autant ; les rituels magiques deviennent alors tout à fait réalistes, et l’on imagine fort bien le chemin qui mène de jeunes étudiants ambitieux à l’horreur des meurtres rituels.
Les qualités d’écriture sont toujours là, le scénario diaboliquement habile mêle les trajectoires de nombre de protagonistes apparemment sans aucun lien entre eux, et ce n’est que petit à petit que le lecteur comprend où on l’emmène, jusqu’à un final redoutable. Le style, haletant dans les moments de tension, se fait plus tendre lorsque Sire Cédric s’attarde sur ses héros. Capable d’imprimer un rythme trépidant à son récit, il sait aussi ménager le suspense tout au long du récit.
J’avais reproché au premier opus la faiblesse des personnages, leur manque d’épaisseur, mais je ne peux cette fois-ci que saluer le travail de l’auteur. Tour à tour intrigants, émouvants, agaçants, ils ont acquis cette épaisseur qui conquiert le lecteur. Des naïfs pris au piège de leur ambition aux vrais méchants cauchemardesques, chacun a sa place ; jusqu’aux personnages secondaires qui sont soignés et dont l’apparition, même brève, marque durablement l’histoire (la mère de Constantin, en particulier). Enfin, les liens entre cette enquête et le passé d’Eva vont permettre de lever un voile sur les zones les plus sombres de son histoire, éclairant d’un jour nouveau ce personnage très attachant.
Le Premier Sang est un thriller plein d’aventures, de rebondissements, d’angoisse mâtinée de fantastique et de magie noire qui vous entraîne sur un rythme trépidant au cœur de l’horreur. Et parce qu’il a su donner à ses héros ces fêlures qui font l’humanité, Sire Cédric parvient, au delà du frisson, à toucher son lecteur.
Éditeur | Le Pré aux Clercs |
Auteur | Sire Cédric |
Pages | 516 |
Prix | 19,50€(1) |
(1) Livre aussi disponible en version audio aux éditions VDB :
Livre audio MP3 sur CD – Durée : 14 h 43 mn – 38,51 €
https://www.editionsvdb.fr/livres-audio-cd-mp3/le-premier-sang
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Notre avis
4.2
Le Premier Sang est un thriller plein d’aventures, de rebondissements, d’angoisse mâtinée de fantastique et de magie noire qui vous entraîne sur un rythme trépidant au cœur de l’horreur. Et parce qu’il a su donner à ses héros ces fêlures qui font l’humanité, Sire Cédric parvient, au delà du frisson, à toucher son lecteur.