PRNG édite de beaux livres illustrés et publie des titres et des auteurs loin des modes actuelles, jouant sur le charme nostalgique des Futurs d’antan.
Burroughs (voir le dossier dans le PdE 87) commence le cycle de Mars en 1912 avec la Princesse de Mars, centré sur le personnage de John Carter, Terrien qui dans les trois premiers volumes conquiert une place de premier plan comme Seigneur de Guerre dans la société martienne.
Par la suite, le cycle exploitera toujours le même personnage, avec ses enfants, puis en 1941 pour le dixième opus de la saga, avec sa petite-fille, Llana. Mars est une planète mourante. Des usines y recréent une atmosphère, des canaux y font circuler ce qui reste d’eau. La vie des martiens se concentrant sur quelques territoires encore viables, il y a beaucoup de terra incognita à explorer. Ce que fait ici notre héros.
Il arrive dans une ville morte d’une vertigineuse antiquité. Jadis port prospère, elle domine maintenant de très haut une plaine aride, l’Océan ayant disparu. Carter découvre qu’une communauté humaine y survit secrètement. Son roi, pour préserver à tout prix le secret, veut faire exécuter Carter, bien qu’il ait sauvé un jeune guerrier attaqué par une horde de féroces Martiens verts (dotés de quatre bras).
Dans les souterrains où on le séquestre, il rencontre une espèce de gnome malveillant qui survit par magie noire depuis l’époque où l’océan venait battre les murs de la plus haute citadelle. Il garde endormies, dans une sorte de stase, les personnes qu’il a hypnotisées, certaines depuis des milliers d’années, et dont il se nourrit ! Hannibal Lecter paraît un petit joueur à côté.
Par une série de coïncidences légèrement (!) capillotractées, Carter retrouve là sa petite-fille. Il s’enfuit avec elle, et le jeune guerrier qu’il a sauvé tombe amoureux de la belle. Mais arrivera-t-il jusque chez lui ? Divers obstacles permettant rencontres, aventures, duels, batailles et visions pittoresques de Barsoom contrarieront les personnages et raviront le lecteur.
Bien qu’un personnage de super guerrier ait nettement moins la cote aujourd’hui, Carter est quand même attachant, loyal, généreux, et pas du tout machiste ou raciste. Il ne juge les gens ni au genre, ni au rang, ni à la nationalité, ni à l’apparence.
Certes, il faut au lecteur beaucoup de bonne volonté pour accepter la fameuse suspension provisoire d’incrédulité. Mais il en est récompensé par un récit mené tambour battant où on ne s’ennuie pas une seconde.
Chronique de Marthe ‘1379’ Machorowski