Le jury de Visions du futur est en deuil. Notre copain, notre camarade, notre ami, s’est fait la malle.
En 2014, un drôle de texte nous est proposé : In Vinylo Veritas, une histoire de vieux monsieur libidineux, où l’auteur tordait la langue et dézinguait la bienséance avec une jubilation évidente. Si la présidente est un chouïa dubitative (elle aime bien les histoires qui lui causent), les autres membres du jury sont enthousiastes, et la nouvelle obtient le premier prix. C’est comme ça que nous avons fait la connaissance du joyeux drille. Au gré des Rencontres de Présences d’Esprits, des festivals, des bières partagées, nos chemins se sont souvent croisés.
En 2016, le jury, unanime cette fois, prime Orwell m’a tu (réédité aux Éditions 1115 en 2018), un texte émouvant, rageur, et malheureusement terriblement d’actualité !
Là, le jury s’est dit, « Non, mais, sérieusement, s’il continue à participer, il va rafler le premier prix sans arrêt ! ». Nous l’avons donc recruté d’office, et, depuis huit ans, coups de gueules, coups de cœur, grosses engueulades et franches rigolades ont été au rendez-vous !
Bruno, malgré les obstacles que cette chienne de vie a mis sur ta route, tu es toujours resté généreux, lumineux, attentif aux autres, et drôle. Tes « en vrac » sur Facebook, tes emportements (gentils, toujours) sur l’écriture inclusive (mais t’emportais-tu vraiment ou avais-tu trouvé là juste matière à rire et à provoquer?) sont parfois d’une mauvaise foi certaine, d’un mauvais goût assumé, mais tes blagues ont le don de dérider tout le monde. Parce qu’elles sont bienveillantes. Parce que quand on te connaît, on sait qu’il n’y a pas une once de méchanceté – et pourtant, tu aurais pu t’aigrir…
Tu es un écrivain talentueux, un camarade chaleureux, un ami précieux, un gars bourré d’humour, un homme gentil, attentif aux autres, et ce p@#$* de monde sera moins beau sans toi.
Le jury de Visions du futur