La science-fiction italienne, ou la fantascienza, le terme indiquant des limites légèrement différentes de celles de l’équivalent français, est dans une situation légèrement différente de la version française : d’un côté, comme les autres science-fictions des pays non anglophones, elle adopte cette position duale de présenter une part importée et une part d’origine locale, une part d’imitation ou d’opposition au modèle et une part de recherche des origines et sources locales ; origines aussi nombreuses même si moins connues que celles de la « proto-SF » française ; mais d’autre part, contrairement à la SF française, elle tient davantage compte des productions des pays voisins, en particulier des œuvres françaises, que la science-fiction française ne daigne reconnaître sa voisine.
Chez nous, c’est de façon trop rare qu’une anthologie d’œuvres italiennes vient nous rappeler cet autre trésor qu’est la littérature italienne dans notre domaine et nous proposer quelques nouvelles des auteurs de grande qualité et quasiment inconnus en France que sont Lino Aldani, Ugo Malaguti, Renato Pestrinero… Est-il vraiment nécessaire d’énumérer le sommaire de ce numéro pour vous donner envie de le lire et de découvrir, ou retrouver si vous la connaissez déjà, cette autre face de la SF ? Sachez seulement que l’on y retrouve, entre autres, Selene Verri, Serena Gentilhomme, et Valerio Evangelisti. Une histoire assez complète et claire de la fantascienza conclut ce dossier.
Le numéro contient aussi le bilan par Jean-Pierre Andrevon d’une demi-année de cinéma. Si j’ai jugé sans intérêt et n’ai pas vu la plupart des films cités, je suis en désaccord complet avec son analyse et son insatisfaction devant Le Congrès d’Ari Folman, film que j’ai chroniqué dans la rubrique Visions et qui reste, à mes yeux, l’un des deux bons films de l’année (l’autre, plus récent, n’étant pas cité). Andrevon semble avoir pris pour l’unique sujet du film ce qui, sauf erreur, n’en est qu’une facette ; il y a dans Le Congrès une recherche dickienne des rapports entre réalité perçue et réalité du monde dont Andrevon n’a pas parlé…
Nous en pensons ...
Notre avis
4.0
Chez nous, c’est de façon trop rare qu’une anthologie d’œuvres italiennes vient nous rappeler cet autre trésor qu’est la littérature italienne dans notre domaine et nous proposer quelques nouvelles des auteurs de grande qualité et quasiment inconnus en France que sont Lino Aldani, Ugo Malaguti, Renato Pestrinero…