Edgar Rice Burroughs (1875-1950), s’il est surtout connu pour être le créateur de Tarzan, est également auteur de fantasy et de science-fiction, et un précurseur dans le genre du planet opera, notamment avec son Cycle de Mars.
On y suit, au cours des trois premiers tomes, l’histoire de John Carter, un ancien soldat confédéré qui se retrouve brusquement téléporté sur Mars – Barsoom, pour ses habitantes et habitants – : il y découvre une planète agonisante, peuplée de créatures étranges et de races humanoïdes luttant pour leur survie, où ses péripéties l’amèneront du statut de visiteur fortuit à celui de Seigneur de la Guerre, chef parmi les chefs.
Il devient ensuite, dans les romans suivants, un personnage plus secondaire, l’intrigue se centrant sur ses descendants. C’est au 5e tome, Jeu d’échec sur Mars, que l’on s’intéresse ici.
La fille de Carter, Tara d’Hélium, éconduit les avances d’un soupirant, Gahan, puis se fait happer avec son aéronef par une tempête, l’emportant vers des terres inconnues. Elle est capturée par les Kaldanes, des êtres constitués d’une large tête vaguement humaine montée sur des pattes insectoïdes – arachnophobes s’abstenir – et se servant de Rykors, corps humains sans tête, comme montures.
Avec Gahan, parti à sa rescousse, et Ghek, un Kaldane avec qui elle se lie d’amitié, elle parvient à s’enfuir… avant d’être jetée dans les geôles du tyran de Manator, où sa vie se jouera au cours d’une partie d’échecs aux pions humains.
Ce qui frappe, au cours de la lecture, c’est la richesse avec laquelle Burroughs décrit Barsoom : la biologie des Kaldanes et la cité de Manator sont autant d’éléments qui, sans rester au stade de décor d’arrière-plan, participent organiquement à l’histoire. Et c’est justement ce qui donne ses lettres de noblesse au planet opera, qui se focalise sur la découverte d’un monde étrange, sa faune, sa flore, ses coutumes…
On peut déplorer que la vive imagination de Burroughs irrigue moins l’intrigue elle-même, somme toute assez prévisible. Les personnages manquent généralement de la densité que l’auteur apporte à leur environnement : Tara d’Hélium, d’abord décrite comme une femme pleine de ressources, y est ainsi souvent ramenée à un archétype de demoiselle en détresse, sauvée par la ruse ou la force de Gahan. Un livre qui accuse son âge par certains points, mais qui donne envie de se replonger dans les vieux classiques de la S-F !
Chronique de Vincent ‘1861’ Maugas
Nous en pensons
Notre avis
3,8
Ce qui frappe, au cours de la lecture, c’est la richesse avec laquelle Burroughs décrit Barsoom : la biologie des Kaldanes et la cité de Manator sont autant d’éléments qui, sans rester au stade de décor d’arrière-plan, participent organiquement à l’histoire. On peut déplorer que la vive imagination de Burroughs irrigue moins l’intrigue elle-même, somme toute assez prévisible. Les personnages manquent généralement de la densité que l’auteur apporte à leur environnement.