Danny (Dante) Valentine est une psion-nécromante, demi-démone depuis peu. Son amant Japhrimel (un démon déchu) a été réduit en cendres par le Diable (cf. Le Baiser du Démon, chroniqué dans le PdE n° 71). Danny accepte des missions extrêmement dangereuses, avec la collaboration de Jace Monroe – son ancien amant resté un proche. Avec lui, elle accepte d’aider son amie Gabe, inspectrice de police dotée de pouvoirs extrasensoriels. Une série de meurtres ont eu lieu, sans autre lien apparent que leur atrocité.
Toutes les victimes ont été retrouvées chez elles, mutilées, sans qu’aucune effraction ne soit à noter dans leur appartement. Alors qu’elle veut renoncer à cette enquête, d’autres meurtres commis avec le même modus operandi font apparaître un lien entre les victimes : elles auraient été impliquées dans le décès du directeur de leur orphelinat : Mirovitch, un tortionnaire pervers. Confrontée à ses peurs et à ses doutes, Dante brûle sa maison, où se trouvait l’urne avec les cendres de Japhrimel, et part chasser l’assassin. Cette traque aboutira à un dénouement étonnant et salvateur pour elle.
[Attention : spoiler !]
Dans le tome 3, Japhrimel est revenu dans la vie de Dante Valentine. Les deux amants expérimentent une étrange relation : celle d’un démon déchu et son Hédaire. Danny ne sait pas ce qu’implique le fait d’être une Hédaire. Japhrimel ne le lui explique rien. Il la couvre de cadeaux et lui demande de lui faire confiance. Pour une femme dont la méfiance est la seconde nature, c’est suspect. D’autant qu’il lui avoue avoir été contacté par Lucifer. Dante ne tient pas à le rencontrer, mais le Prince des Enfers l’oblige à devenir son bras droit : il a besoin d’un assassin assermenté pour rechercher des démons échappés des Enfers. Nouvelle et étrange mission. « La première règle quand vous traitez avec des non-humains c’est que leur conception de la vérité n’est pas la même que la nôtre ». Forte de ce précepte, Dante accepte le contrat de Lucifer. Très vite, cette mission bouleverse sa vie (on a détruit sa maison, un démon l’attaque, Japhrimel disparaît, les chiens de l’enfer la poursuivent dans la Nouvelle Prague…) ». Alors qu’elle se retrouve acculée dans un combat, Japhrimel surgit et la sauve. Mais les non-dits et les mensonges pèsent sur leur relation. La bataille finale opposera Japhrimel, Dante et Lucifer, et révèlera certains secrets.
Lilith Saintcrow utilise son héroïne comme « véhicule » des sujets qu’elle traite dans ses romans. En effet, chaque opus déroule ses pensées intimes sur le deuil, la fin d’un amour, l’amitié indéfectible, les traumatismes de l’enfance. Avec brio, l’auteur plonge Danny Valentine dans les affres de la souffrance et de l’angoisse, autant psychologiques que physiques. Malgré les tortures subies dans son passé, celle-ci transforme ses faiblesses en force. Ce trait de caractère, au-delà du fait que l’héroïne est superbe et puissante, donne envie de lui ressembler. Lilith Saintcrow est peu connue en France. Dans À la droite du Diable (dont le sujet est plus lié à Lucifer, comme le titre l’indique), selon son habitude, elle ne raconte pas qu’une histoire de chasse aux démons dans un monde post apocalyptique. Elle s’intéresse aux talents de son enquêtrice, ainsi qu’à ses doutes. Celle-ci a une histoire personnelle qui l’a rendue méfiante, voire paranoïaque. Lilith Saintcrow parle ici des relations dans un couple, de la confiance que cela nécessite. De part et d’autre, les réflexions blessantes et/ou ironiques fusent, mettant en péril la mission de Danny et sa vie.
Cette série, mêlant nouvelles technologies et magies ancestrales, mérite d’être découverte, pour l’angle de lecture original qu’elle apporte sur la féérie urbaine. Chaque roman offre une enquête distincte des précédentes, peut se lire indépendamment et montre une facette différente des personnages principaux.
Il faut aborder les romans de Lilith Saintcrow comme des méditations sur les rapports humains dans un monde de fantasy urbaine sombre. Chaque histoire permet de retrouver Dante Valentine comme une amie avec qui l’on échangerait des confidences sur la vie, le travail, l’être aimé…
Chronique de Marie-Hélène Hochet
Nous en pensons ...
Notre avis
3.6
Cette série, mêlant nouvelles technologies et magies ancestrales, mérite d’être découverte, pour l’angle de lecture original qu’elle apporte sur la féérie urbaine. Chaque roman offre une enquête distincte des précédentes, peut se lire indépendamment et montre une facette différente des personnages principaux.