« Symphonie atomique » d’Étienne Cunge

Dans un futur très proche, l’humanité fait face aux catastrophes climatiques annoncées de longue date et celles-ci sont d’une ampleur inédite.

Devant les micro-plastiques et la pourriture, les vents déchaînés et les incendies permanents, les humains ne sont pas tous égaux et les différentes civilisations se recroquevillent sur elles-mêmes.

Le monde s’articule autour des grands pôles politiques qui sont déjà les nôtres, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Europe, s’arc-boutant sur leur idéologie propre. Entre ces points cardinaux et quelques états importants comme l’Inde ou le Brésil, ce ne sont que flux migratoires et seigneurs de guerre, populations poussées par le désespoir ou groupuscules armés tentant de s’accaparer des terres encore viables.

Au cœur de cet équilibre fragile, les complots se tissent. Et en orbite autour de cette Terre en ruine, quatre stations chargées d’armes atomiques assurent le rôle de dissuasion nucléaire… Symphonie atomique est un ouvrage dense, et il faut à l’auteur une bonne centaine de pages pour peindre sa toile et présenter les protagonistes de l’histoire.

Malheureusement, et malgré un décor saisissant, cette introduction est parfois plombée par l’usage systématique de flash-back. Ainsi, pendant près d’un quart du récit, la fameuse règle « show, don’t tell » est mise de côté au profit d’un résumé historique qui flirte parfois avec le tract, et le moindre mouvement d’un personnage le replonge dans une longue introspection.

Au contraire, d’une manière très fluide et pointilliste, Étienne Cunge est capable de nous offrir un aperçu fascinant de l’univers qu’il déploie en ouvrant chaque chapitre d’une courte scène totalement décorrélée du roman, mais qui donne à voir la vie dans ce futur que l’on soit riche Américain, pauvre réfugié dans une capitale européenne, contrebandier ou apatride vivant en pleine mer.

Car cet univers est captivant, ou douloureux si l’on est apte à vivre pleinement ce que l’on lit. Et si l’idée de porter la menace nucléaire en orbite est particulièrement stupide en réalité, on ne peut nier les images fantastiques qu’elle procure. De fait, c’est là que va se passer l’une des parties les plus dynamiques de l’histoire, qui est pour une part importante davantage un thriller psychologique qu’un roman d’aventures échevelées.

Plutôt qu’une vision post-apocalyptique, Étienne Cunge décrit un monde en plein effondrement et des sociétés en transition, où le danger permanent exacerbe les mesquineries et la violence quotidienne. Malgré le désir souvent évoqué de sortir d’une science-fiction passablement pessimiste ces dernières années, on peut lui savoir gré d’apporter avec brio un regard réaliste sur un avenir de plus en plus probable au vu de l’indifférence générale à l’égard du climat encore aujourd’hui.

Chronique de David ‘1934’ Soulayrol

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L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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