
Yorick se réveille de stase sur Ymir, son monde natal, un monde qu’il a quitté depuis dix ans, – ce qui en fait vingt sur la planète –, un monde de glace et de souffrance, le dernier endroit où il aurait souhaité remettre les pieds.
Mais les mineurs ont semble-t-il réveillé un grendel, une créature terrifiante laissée par les Anciens, des Anciens qui ont également créé l’ansible, si pratique pour les Humains qui se repaissent des restes de cette ancienne civilisation. Et Yorick est un fameux tueur de grendels.
Mais, très vite, il comprend que Gausta, son ancienne référente, ne l’a pas fait revenir sur les traces sanglantes de son passé juste pour tuer un monstre alien. Rattrapé par ses propres démons, en proie à la haine des locaux, cornaqué par la contremaîtresse Fen qui semble décidée à le tuer au détour d’une galerie, il se débat dans une toile d’araignée glacée, non sans y laisser sa mâchoire inférieure artificielle. À plusieurs reprises.
Après le succès qu’a rencontré en 2020 la publication de son recueil de nouvelles, La Fabrique des lendemains (GPI 2021), Le Bélial’ nous offre ce roman coup de poing du Canadien Rich Larson, le premier destiné aux adultes de ce nouvelliste prolixe.
Ymir fait irrésistiblement penser à la trilogie de Richard Morgan initiée avec Carbone modifié ou, dans une moindre mesure, à celle de Greg Mandel de Peter F. Hamilton. Sauf que Yorick est encore plus un anti-héros que Takeshi Kovacs. Et il en prend plein la gueule, dans tous les sens du terme.
La narration alterne le récit de sa mission et les souvenirs qui lui remontent en pleine poire, complétés de rêves un peu obscurs, eux aussi liés à son passé. L’univers imaginé par l’auteur mêle le planet opera et le cyberpunk le plus noir, dans les entrailles d’un monde hostile sous la botte de la compagnie, celle-là même qui emploie Yorick.
Drogues, améliorations corporelles et cybernétiques en tous genres, horizon bouché d’existences souterraines et misérables au bord de la révolte, machinations et manipulations, alien tueur et grands Anciens disparus forment un cocktail explosif dont l’auteur nous détaille sans concession les effets et les conséquences, sans que cela nuise au rythme de l’action, menée tambours battants grâce à de courts chapitres qui poussent à tourner les pages.
Les pires monstres ne sont pas extérieurs à l’humanité, en attestent les pulsions autodestructrices de Yorick. Bref, rien de très original dans le fond en termes de SF, mais une histoire bien menée pour ce très bon roman d’action difficile à lâcher.
Chronique de François ‘767’ Manson
Nous en pensons
Notre avis
4.2
Yorick se réveille de stase sur Ymir, son monde natal, un monde de glace et de souffrance. Des mineurs ont semble-t-il réveillé un grendel, une créature terrifiante laissée par les Anciens.Et Yorick est un fameux tueur de grendels. Ymir fait irrésistiblement penser à la trilogie de Richard Morgan initiée avec Carbone modifié. Une histoire bien menée pour ce très bon roman d’action difficile à lâcher.
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