À la lueur des trois lunes de Tanjor se mêlent les destins des personnages de ce récit dans la plus pure tradition tragique, dominé par la puissance silencieuse et invisible des dieux. Marikani, reine d’Harabec, et Arekh, le parricide de Reynes, s’aiment et se déchirent sur fond de révolte d’esclaves et de retour de créatures abyssales. Le monde change, se transformant de manière irréversible alors que chacun tente de lui insuffler un nouveau sens.
Histoire forte sur les thèmes de l’intolérance et du fanatisme, de la découverte de soi et de la maturation, Ayesha propose une réflexion sur la valeur des certitudes humaines, qui ne sont peut-être que le fruit d’un hasard arbitraire auquel la tradition des siècles donne l’image de la vérité. Quand l’existence des dieux est remise en question, Arekh se retrouve seul dans un monde dénué de sens. Alors il erre dans les milieux militaires et politiques, dans les guerres entre clans, entre ethnies, tandis que Marikani lutte pour préserver son secret et sauvegarder ses idéaux dans un monde qui, tout entier, s’oppose à elle.
Cette version en un tome, revue et augmentée par les auteurs, de la trilogie Les Trois Lunes de Tanjor nous invite à un long voyage à mi-chemin entre rêve et cauchemar. Le style manque par moments de légèreté et de finesse : à trop exposer les états d’âme et les luttes internes des protagonistes, ils perdent de leur authenticité. Les scènes d’action, trop détaillées, manquent parfois de rythme et l’on ne s’essouffle pas assez à les lire. On n’arrive pas à s’inquiéter pour les personnages tant leur sort semble à chaque instant évident.
L’histoire est néanmoins entraînante, la curiosité du lecteur est attisée et l’on a envie d’avancer pour savoir comment tout cela va finir, comment évolueront les personnages, ne serait-ce que pour vérifier nos intuitions. L’univers est assez classique et, si l’on n’est pas en présence d’un intarissable chef-d’œuvre, Ayesha mérite quand même les longues heures de sa lecture en ajoutant, çà et là, de fort agréables surprises et de bonnes trouvailles à un récit bien mené.
Chronique de Anaël Verdier
Éditeur | Bragelonne |
Auteur | Ange |
Pages | 611 |
Prix | 22€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
3.5
L’univers est assez classique et, si l’on n’est pas en présence d’un intarissable chef-d’œuvre, Ayesha mérite quand même les longues heures de sa lecture en ajoutant, çà et là, de fort agréables surprises et de bonnes trouvailles à un récit bien mené.