Connecticut, banlieue chic. Nora Chancel mène une vie en apparence paisible, même si les fantômes du passé la hantent toujours. Elle est mariée à l’héritier d’une prestigieuse maison d’édition, Chancel House, qui doit sa fortune à un seul roman – ou presque –, Le voyage dans la nuit, roman-culte qui a déchaîné et déchaîne encore les passions, et traîne une réputation quelque peu sulfureuse quant à son origine.
Lorsque des femmes d’âge mûr, plutôt riches, résidant dans cette même banlieue chic, se font assassiner les unes après les autres, Nora prend peur. À raison puisqu’elle se retrouve bientôt au cœur de la tourmente. Accusée du kidnapping et du meurtre d’une de ses voisines, elle est prise en otage au commissariat par le véritable meurtrier, un serial-killer qui l’utilise pour s’enfuir.
L’intrigue – comme souvent chez Straub – est foisonnante, et il serait fastidieux, voire impossible, de tenter de la résumer entièrement. Comme à son habitude, l’auteur distille au compte-gouttes les éléments qui finiront par s’emboîter pour donner enfin au lecteur une vision d’ensemble, tel un puzzle qui s’assemblerait petit à petit.
Le Club de l’Enfer est d’abord un roman policier, un thriller, mais la composante fantastique n’en est pas absente. Par le motif, que l’on pourrait penser secondaire, mais qui s’avère crucial, du livre qui-change-la-vie : Le Voyage dans la nuit, que tous les lecteurs de Fantasy rapprocheront vite de Tolkien, un ouvrage entouré d’un profond mystère, et par cette enquête qui entraîne les protagonistes dans un passé ténébreux, plein d’énigmes, qui fait douter de sa réalité. C’est aussi une série d’épreuves quasi initiatiques pour son héroïne. Nora, à l’approche de la ménopause, s’interroge sur le sens de son existence, les choix qu’elle a effectués jusque-là.
Peter Straub crée, avec Dick Dart, un personnage de psychopathe qui hante longtemps notre mémoire : tueur et violeur sans pitié, esthète raffiné et intellectuel érudit, amateur de femmes, coiffeur et maquilleur hors pair, monstre pervers et dépravé, il n’est pas sans évoquer Hannibal. Mais si Nora va devoir affronter ce serial-killer, ce ne sera pas son seul ennemi : les secrets qui se terrent au cœur d’une famille n’en sont pas moins sordides et dangereux.
Roman exigeant, par sa longueur, bien sûr, mais également par sa construction en puzzle, Le Club de l’Enfer est un roman haletant aussi, le genre de lecture que l’on n’interrompt que vaincu par la fatigue, avec la hâte de le reprendre le lendemain !
Nous en pensons ...
Notre avis
4.5
Roman exigeant, par sa longueur, bien sûr, mais également par sa construction en puzzle, Le Club de l’Enfer est un roman haletant aussi, le genre de lecture que l’on n’interrompt que vaincu par la fatigue, avec la hâte de le reprendre le lendemain !