« Eternel-22″ d’Yvan Barbedette »

2092, lorsqu’un étrange astéroïde artificiel s’approche de leur planète, les Terriens décident d’envoyer à sa rencontre une femme et un homme dotés génétiquement de capacités physiques et intellectuelles démesurées, au point que ce duo s’apparente quasiment à des demi-dieux.

Une fois abordé, l’artefact s’avère contenir des connaissances scientifiques capables d’offrir à l’humanité l’immortalité et les moyens d’essaimer dans l’univers, sous réserve d’accorder à une intelligence artificielle (seule capable de comprendre et mettre en œuvre ces nouveaux savoirs) la gestion de leur destin.

Mille ans plus tard, une unique cité terrienne, Ys, abrite la population qui n’a pas migré vers les étoiles. On y vit paisiblement dans l’opulence et dans la vénération de la déesse Pandore. Seul un événement (l’Opinberum) apporte chaque année un peu de piment. Lors de celui-ci, les jeunes de seize ans suivent le rite de passage au statut d’harpocrate.

Cette épreuve impose de se déconnecter pendant plusieurs jours de son environnement augmenté et connecté télépathiquement à la déesse, et a pour finalité de maintenir la « pureté » génétique de chaque famille pour enfin leur permettre d’accéder, une fois atteint l’âge de 22 ans, à l’immortalité.

Nous suivons au cours du récit trois de ces élus qui vont chacun à leur manière, remettre en cause ce rituel. Voici de la pure science-fiction concoctée par le lauréat du prix Mille Saisons 2018. Ce prix est une initiative originale des éditions Le Grimoire.

Il offre la possibilité aux lecteurs de l’anthologie annuelle (parfois bisannuelle) de voter pour une nouvelle, une illustration et une composition musicale. Les vainqueurs se voient proposer par l’éditeur la publication d’un roman illustré et mis en musique dans l’univers du texte primé.

Yvan Barbedette a donc couché sur papier pendant un an, à partir de sa nouvelle Pandore déconnectée, un monde utopiste dans lequel il prend un malin plaisir à bousculer les codes moraux de ses lecteurs. La narration exploite des procédés assez fréquents en Imaginaire (et agréables), tels que des épigraphes en début de chapitre, des références mythologiques et la conduite en parallèle de deux récits à des époques différentes.

Le roman est argumenté scientifiquement ; l’auteur étant enseignant en sciences physiques, on n’en attendait pas moins. L’invention de rituels sociaux originaux et le soin apporté à la description des caractères et comportements singuliers des personnages font de ce premier roman un vrai plaisir de lecture pour tout amateur de SF.

Chronique de Xavier ‘1762’ Fleury

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

Consultez aussi...

« Des Rives enfantines » de Marie Latour

Marie Latour œuvre dans le registre du fantastique horrifique, et y réussit fort bien. Comme …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.