« Bleu Cobalt » de Jérémi Sauvage

bleu-cobaltLa planète Neptune alpha est exploitée par les humains pour le carbure de cobalt que renferme son sous-sol, un composé indispensable pour propulser les vaisseaux interstellaires. De fait, l’installation des sites de forage a relégué les précédents habitants de la planète, les kinoïens, sous terre. La surface est devenue quasiment invivable. L’air pollué oblige le port de filtres respiratoires et d’immenses bulles d’acide tombent du ciel la nuit, lorsque la température descend en dessous de 4°C.

Sur cette planète peu recommandable, nous suivons deux adolescents. Raph est humain par son père et kinoïen par sa mère. Pris en charge par la société très restrictive des kinoïens, il doit subit le rituel initiatique du Kyno’hubtra, lorsqu’il parvient à s’enfuir. Son objectif est de quitter cette planète suffocante. Tin, fille du gouverneur de la planète Neptune alpha, décide également de s’enfuir de chez elle. Elle aussi en a assez de cette planète et veut découvrir le reste de l’univers. Les deux héros vont évidemment se rencontrer et faire un bout de chemin ensemble, aidé par l’efficace Rik. Ils devront tracer leur route de sortie à travers une planète polluée, des anarchistes prêts à tout pour gagner quelques crédits, et une révolte du peuple kinoïen.

Bleu Cobalt est un roman sympathique, énergique, mais perfectible. Son principal atout est son univers : la planète détruite par l’exploitation humaine, le peuple autochtone réduit à vivre sous terre, la nature qui se défend en générant des bulles d’acide. Le vocabulaire de science-fiction est intéressant, avec quelques trouvailles décrites dans le glossaire en annexe. Malheureusement, cet ouvrage souffre de nombreux défauts. Les personnages sont peu dessinés (spécialement Tin) et leurs motivations manquent d’originalité (ils cherchent tous les trois à quitter la planète, point barre). Il est alors difficile de s’identifier à eux. Certains éléments sont mal amenés (comme les pouvoirs psy des kinoïens, qui sortent de nulle part) et quelques scènes d’action sont un peu brouillonnes. C’est réellement dommage, car il y a un discours écologique sous-jacent, qui aurait gagné à être davantage exploité, notamment par le point de vue des kinoïens. Voyons comme évolue le cycle, car ce roman aura bientôt une suite, Magnétique.

Chronique de Sylvain Lasjuilliarias

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