Le Temple des Derniers Jours est un thriller surnaturel et troisième roman de l’auteur à succès Adam Nevill.
On y suit Kyle Freeman, un cinéaste désargenté particulièrement porté sur l’inédit, forcé de cumuler les petits boulots à l’usine. Sa morne existence prend un tournant mystérieux lorsqu’il est contacté par un producteur de films New Age sur le développement personnel.
Ce dernier lui propose de réaliser un documentaire sur la célèbre et non moins macabre secte des années 70 : Le Temple des Derniers Jours. Endetté jusqu’au cou, Kyle accepte et de là commence une aventure assassine où pourriture, secrets et faux semblants concourent à sa perte.
Le tournage du documentaire est marqué pas le sceau de l’urgence, on suit alors avec angoisse les péripéties de Kyle et son état de fatigue qui s’aggrave au fil des pages. L’effet est assez réussi, le lecteur est tenu en haleine pendant un long moment et peut s’immerger aisément dans l’intrigue.
Toutefois, une désagréable impression de « sur-place » se fait ressentir à la fin du roman, avec une tendance au ridicule. Les personnages et les dialogues deviennent caricaturaux et confinent au grotesque, alors même qu’ils sont en train de vivre le pire moment de leur vie.
Il semble que cela relève d’une envolée maladroite de l’auteur, qui paraît comme dépassé par l’action de son propre roman. On notera tout de même l’originalité d’Adam Nevill qui n’hésite pas à faire d’une œuvre d’art un des éléments clefs de son histoire, s’inspirant des peintres Jérôme Bosch et Pieter Bruegel l’Ancien.
L’auteur a aussi utilisé une dense documentation sur les sectes des années 70 – notamment celle de Charles Manson -, permettant au lecteur une meilleure connaissance du contexte et de l’atmosphère de ces sectes qui firent tant d’émules. Le regard n’est pas que juge avec Nevill, il est aussi compréhensif et fasciné, quand bien même l’issue des malheureux membres du Temple des Derniers Jours soit tout sauf réjouissante !
En conclusion, Le Temple des Derniers Jours n’est pas un mauvais livre, mais il n’est pas non plus une création littéraire transcendante. Il fait partie de ces ouvrage faciles à lire, plutôt bien écrits et distrayants, avec lesquels on passe un bon moment, mais qui ne sont pas mémorables. Le travail de Nevill est sérieux, mais il tombe à plusieurs reprises dans les pièges de la facilité et fait de son élan novateur un acte manqué, un récit trop banal.
Chronique d’Emma ‘1845’ Pelletier
Nous en pensons
Notre avis
2.5
Le Temple des Derniers Jours n’est pas un mauvais livre, mais il n’est pas non plus une création littéraire transcendante. Il fait partie de ces ouvrage faciles à lire, plutôt bien écrits et distrayants, avec lesquels on passe un bon moment, mais qui ne sont pas mémorables. Le travail de Nevill est sérieux, mais il tombe à plusieurs reprises dans les pièges de la facilité et fait de son élan novateur un acte manqué, un récit trop banal.