Galaxies Nouvelle Série N°28 (70)

Ce premier numéro de 2014 consacre son dossier principal à deux « Étoiles montantes » de la SF : Ken Liu et Aliette de Bodard. Les deux autres dossiers sont centrés sur le fandom français et la SF au Japon.

Si ces articles sont un des intérêts majeurs de cette revue, sa sélection de nouvelles l’est tout autant.

Les cinq présentées ici sont dans des styles très divers permettant à chacune et à chacun de trouver chaussure à son pied.

  • La détresse des matières premières de Fabien Tournel évoque, tout en finesse, les déchirements sentimentaux d’une jeune athlète, dans un monde futuriste guère plus enchanteur que celui dans lequel nous vivons.
  • La chenillette de Leonid Kaganov, écrivain russe, confronte l’enfance et la guerre. Une horreur qui ne reste hélas ! jamais longtemps virtuelle. Le choc avec la réalité est dur, très dur.
  • Il n’y a plus d’après de Noé Gaillard nous narre la terrible « Opération Gélatine », présentée comme le seul moyen d’endiguer une épidémie. Mais à quel prix ?!
  • Ohé ! Sors de là ! de Hoshi Shin’Ichi est une amusante histoire courte. Elle prouve, si besoin était, que les Japonais savent non seulement écrire de la science-fiction, mais que Fredric Brown y a des adeptes de talent.

Nouveauté de ce numéro 28, une bande dessinée : le Trou ! Le scénario et les dessins sont de Barpov. Il a d’ailleurs assuré la couverture de ce Galaxies. Cette histoire courte pourrait avoir un cousinage avec le thème de la nouvelle Japonaise. Les noirs, blancs et gris y sont maîtrisés, et Barpov sait conduire un récit. Seul petit bémol, son lettrage ne ressort pas toujours très clairement sur le format réduit de la revue. Cependant, le test prouve, comme l’a déjà fait AOC, que la BD a sa place dans les colonnes d’une revue.

Le dossier principal « Étoiles Montantes » est constitué par une interview croisée d’Aliette de Bodard et Ken Liu. Ces deux jeunes auteurs, l’une d’origine française, l’autre chinoise, ont grandi dans un univers anglophone et écrivent en anglais (USA). Venus d’horizons différents, ils sont tous deux versés dans les sciences et dans la littérature. Ce dialogue est complété par une nouvelle de chacun.

  • The Algorithms for Love de Ken Liu, raconte la triste histoire d’une jeune mère dont les dons en robotique lui laissent espérer oublier le chagrin du décès de son bébé.
  • Éparpillés le long des rivières du ciel, d’Aliette de Bodard, s’attache de manière différente à une petite fille qui redécouvre sa grand-mère qui fut une révolutionnaire. Sa nouvelle est parsemée de poèmes inspirés d’auteurs orientaux.

Les deux nouvelles sont attachantes par leurs sujets délicats et familiaux, et un peu froides par leurs aspects hard science. Elles retiennent cependant l’intérêt du lecteur pour ce qui est certainement une évolution de la SF actuelle.

La deuxième partie de Pour servir à une Histoire du Fandom Français par J.-P. Fontana évoque les années 1970 et 1980. Tout ce que notre hexagone a compté de revues s’y retrouve. Impressionnant d’exhaustivité.

Japon et Science-Fiction – un historique de la SF japonaise par Denis Tallendier propose un survol général de tout ce que la littérature nippone a pu aborder en SF : un monde à découvrir !

La partie rédactionnelle offre les habituelles critiques de livres et de BD, ainsi qu’une évocation par le « bouquineur » Philippe Ethuin d’un roman de 1930 : Les Diamants de la Lune de Henry de Graffigny.

En bonus, quelques points d’infos sur la préparation de la 41e Convention nationale française de SF à Amiens mi-juillet 2014.

A propos de vincent

Tout autant amateur de SF que de Bourrée (3temps !), de Fantastique que de Violon, Vincent lit (comme on fait son) et visionne pour PdE avec un plaisir non dissimulé !

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