La fin ! C’est enfin, hélas, la fin ! La magnifique fresque de l’Assassin royal trouve ici son épilogue. Et quel épilogue…
Pour ceux qui prendraient le train en marche, cet opus démarre alors que vient de s’achever la terrible bataille de l’île d’Aslevjal. Dans le tome précédent, Le Prince Devoir voulait tenir la parole donnée à sa fiancée et relever le défi que lui a lancé la jeune Narcheska : déposer la tête du dragon Glasfeu à ses pieds. Accompagné de ses fidèles compagnons, de Fitz l’assassin, des Outriliens représentants des différents clans, le Prince a aussi retrouvé le Fou, qui est pour sa part bien décidé à délivrer le dragon afin qu’il s’accouple avec la dernière femelle de sa race et que renaisse leur espèce magnifique. Comme si l’antagonisme des buts forts différents des uns et des autres ne suffisait pas, les compagnons se sont aussi heurtés à la Femme Pâle et à ses hordes de forgisés. La bataille fut féroce et si la victoire a été acquise, elle se paye bien cher… Le Fou a été fait prisonnier par la Femme Pâle et torturé à mort ; Burrich, mortellement blessé, s’éteint doucement.
Au début de ce treizième et ultime tome, l’expédition pleure ses morts et s’apprête à prendre le chemin du retour. Fitz décide de rester quelques jours de plus, afin de retrouver le corps de son ami et de lui donner une sépulture décente. Il rencontre alors le mystérieux Homme Noir ; fidèle à son destin de catalyseur, il choisit d’accomplir les actes qui le placeront au-delà des visions du Fou. Après un dernier hommage à celui qui fut son Prophète Blanc, Fitz rentre à Castelcerf pour affronter son propre destin.
Est-ce une fin magistrale ? Est-ce à la hauteur de cette incroyable saga ? Oui, sans aucun doute. Il est bien difficile de toute façon d’écrire une fin qui satisfasse des lecteurs qui ont vécu, ri, souffert, pleuré, espéré, si longtemps avec ces héros. Trop dure, elle laisserait un goût amer ; trop gentille, elle ne serait pas dans l’esprit de la fresque. Robin Hobb reste, encore une fois pourrais-je dire, entre les deux. Fidèle à ce qui a fait les qualités de cette aventure, la fin est douce-amère. Comme dans la vie, certaines choses se terminent bien, d’autres sont infiniment tristes… On perd des êtres chers, on en (re)trouve d’autres… La vie, je vous dis !
Robin Hobb montre là encore son talent de faiseuse d’histoires, capable de raconter les sanglantes batailles d’une rude époque comme les moments tendres de la vie quotidienne. Ses héros restent humains, très humains, tout au long de ce dénouement souvent bouleversant, qui nous permet de quitter tout en douceur ceux dont nous avons partagé la vie si longtemps…
Chronique de Sylvie Gagnère
Editeur | J’ai lu |
Auteurs | Robin Hobb |
Pages | 379 |
Prix | 7,60€ |