Aquaforte nous dépeint un monde dur et cruel que l’on pourrait situer technologiquement au 19ème siècle. L’ambiance, presque « gothique », est très bien suggérée, notamment en ce qui concerne le lieu principal de l’histoire : Escorionte. Cette cité portuaire, rongée par une humanité délabrée et décadente, sera le lieu où se déroulera l’intrigue principale du livre.
Gwynn, un jeune soldat particulièrement doué, arrive à Escorionte et devient un porte-couteau de la pègre locale. Il aura beaucoup de mal à résister au charme de la jolie Beth, une artiste de la cité. Cette rencontre, ainsi que celle du Padre, amènera ce mercenaire cynique et mystérieux à suivre une quête initiatique mouvementée.
Les nombreux atouts de ce livre, tels que la crédibilité des personnages et des descriptions, ne pèsent hélas pas lourd face aux nombreux défauts de construction du récit. L’action se met en place beaucoup trop lentement ; Raule le médecin, qui joue un rôle important dans l’introduction, ne joue inexplicablement qu’un rôle mineur dans la suite du roman ; enfin, le récit bascule subitement dans le mysticisme le plus fumeux, ce qui gâche la lisibilité et le suspense. La fin est elle aussi incompréhensible.
En revanche, le personnage du Padre, qui donne beaucoup de profondeur au récit, est très réussi. Cela ne suffit malheureusement pas à racheter un roman qui, malgré ses aspects intéressants, s’avère au final décevant.
Julien Gavard
Éditeur | L’Atalante |
Auteur | K.J. Bishop |
Pages | 376 |
Prix | 20€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
2.3
Cela ne suffit malheureusement pas à racheter un roman qui, malgré ses aspects intéressants, s’avère au final décevant.