Travis Hiltz part en Guerre sous la Lune en réunissant dans une expédition lunaire Antoine Gerpré, le protagoniste des Aventures d’un Aéronaute Parisien dans les Mondes Inconnus d’Alfred Driou, et Manfred Von Bek et Oswald Bastable, créés par Mickael Moorcock. L’ensemble est plaisant, car les trois héros viennent d’époques différentes et la fin est surprenante et inattendue.
Dans Vitesse maximum de Nigel Malcolm, le docteur Watson, Lecoq et une jeune Miss Marple contrent les plans de Joséphine Balsamo en utilisant une voiture, ce qui affole l’ami de Sherlock Holmes. Menée à toute vitesse, cette enquête policière est intéressante et vaut surtout par l’association de ces deux détectives.
Avec La Nouvelle Ève de Rick Lai, le futur docteur Mabuse cherche un moyen pour faire partie des Habits Noirs et le trouve en la personne d’une jeune fille prénommée Eva, possédée par les grands anciens. J’avoue avoir peu apprécié cette nouvelle, car elle utilise trop de références littéraires faisant intervenir des personnages créés par Robert Howard, H.P. Lovecraft ou Arthur Conan Doyle.
Dans Mauvaise Alchimie de Christofer Nigro, un descendant de Frankenstein crée deux monstres. Malheureusement, ce savant a les mêmes traits de caractère que son ancêtre et malgré des protagonistes bien écrits, on sent venir très vite une fin prévisible et violente.
Paul Hugli conte une expérience de Nikola Tesla qui permet à John Carter de retourner sur Mars dans Facile comme 1, 2, 3… Il est amusant de trouver ici un savant réel venant en aide à un héros imaginaire et cette nouvelle est facile à lire et à apprécier.
On retrouve de nouveau Watson associé cette fois-ci au commissaire Maigret de Georges Simenon et au Père Brown de G.K. Chesterton dans une affaire liée à l’occulte dans Le Mal parmi nous de Nicholas Boving. Le surnaturel règne dans ce récit et ces trois personnages que tout oppose réussiront à résoudre ce mystère.
Matthew Dennion propose une nouvelle aventure du docteur Ardan qui traque une nouvelle bête du Gévaudan dans Scientifique, d’abord et avant tout. Quelques autres légendes sont évoquées et le dénouement de cette chasse est surprenant, surtout quand on apprend d’où vient cette nouvelle bête.
Frank Schildiner conte la suite des pérégrinations de Gouroull, la version réimaginée par Jean-Claude Carrière du monstre de Frankenstein de Mary Shelley dans L’Enlèvement de Frankenstein. Une fois de plus, bien que prévisible, ce court récit reste satisfaisant.
Avec Un But dans la Vie de Matthew Dennion, les Habits Noirs recrutent un nouvel assassin en la personne de Michael Myers, le tueur masqué des films Halloween. Cette nouvelle très courte, d’à peine six pages, est pourtant la meilleure de cette anthologie et apporte ainsi un nouvel éclairage à cette série de films horrifiques.
OSS 117 s’allie aux malfaiteurs Kriminal, Diabolik et Eva Kant pour contrer les plans de Fantômas dans Méchants Baisers de Paris de Nathan Cabaniss. On trouve dans ces pages un mélange d’action et d’aventures propres aux films d’espionnage et à la série télévisée de Fantômas des années 1960. Les swingin’ sixties prennent vie en ces quelques pages et je me suis même surpris à me représenter OSS 117 sous les traits de Jean Dujardin.
Le docteur Omega avec l’aide de Bob Morane, Bill Ballantine et le commissaire Maigret tentent de résoudre un meurtre mystérieux en chambre close dans Le Temps de Mourir de John Peel. Prévu dans le tome précédent, son dénouement n’est pas si surprenant, car le docteur Oméga, souvent utilisé comme un prototype de Doctor Who, manipule aisément le temps et l’espace. Ce récit n’en reste pas moins intéressant, car chaque personnage parle avec une voix qui lui est propre et reste fidèle à sa version originelle.
La Révélation du Yeti d’Adam Mudman Bezecny est la nouvelle la plus orientée vers l’aventure, car Barton Werper, pseudonyme d’un écrivain réel ayant créé de nouvelles aventures de Tarzan est associé au docteur Omega et aux aventuriers Ki-gor et Nora. Comme La Nouvelle Ève de Travis Hiltz, cette nouvelle se noie dans un flot trop important de références littéraires, ce qui la rend malheureusement peu digne d’intérêt.
Travis Hiltz conclut ce tome avec L’Île de l’Exode où se rencontrent les personnages du Chalet dans les airs d’Albert Robida, la race reptilienne du Peuple du pôle de Charles Derennes et le juif errant de Paul Féval. Récit d’exploration assez court, il finit agréablement ce tome. Dans l’ensemble, malgré deux nouvelles décevantes, ce recueil propose des aventures à la fois différentes et distrayantes aux univers souvent opposés et aux personnages divers et variés.
Chronique de Christophe ‘1416’ Colin