« Rainbows End » de Vernor Vinge

Rainbows End de Vernor VingeMilieu du XXIe siècle. La terre est politiquement stabilisée et les nations ne craignent plus que la menace terroriste. Les services secrets ont eu vent de la mise au point d’une nouvelle arme, cataloguée arme du jugement dernier, le VDMC (vous devez me croire), soit le contrôle mental. Leurs soupçons se portent sur une société spécialisée en génétique située à San Diego. Dans ce monde, l’informatique et le cyberespace règnent en maître. Tout le monde surveille, espionne tout le monde. Alfred Vaz, responsable d’un service secret américain, en collaboration avec les services de renseignements indo-européens fait appel au Lapin, société spécialisée dans la manipulation informatique.

Robert Gu, le plus grand poète des dernières décennies, atteint de la maladie d’Alzheimer à son dernier stade depuis quatre ans, vit dans la maison de retraite de « Rainbows End ». Grâce à un traitement de pointe (Venn-Kurasawa) il retrouvera une nouvelle jeunesse. Il sera recueillit par son fils Bob, colonel des marines, sa belle fille Alice, responsable du pool d’analystes des services spéciaux, et sa petite fille Miri. Le seul problème est que Robert Gu, génie de la dialectique par le passé, était loin d’être excellent dans les rapports humains. D’ailleurs son ex-femme Lena préfèrera se faire passer pour morte plutôt que de le revoir.
Il devra réapprendre les nouvelles bases de cette société informatisée à l’extrême et pour cela intégrer l’université de Californie. Malheureusement pour lui qui adore les livres, un nouveau projet voit le jour le « bibliotome » qui consiste à numériser l’écrit par un procédé impliquant la destruction du support papier (la numérisation à la Google c’est de la rigolade à côté).
De plus, Robert Gu a perdu une grande partie de sa capacité à enchanter ses phrases et ses mots, et passera, sans le savoir, un contrat avec le Lapin, pour tenter de retrouver toutes ses facultés.
Robert Gu devient, grâce à sa notoriété retrouvée, le fer de lance de la lutte contre la destruction des bibliothèques. Il croisera la route d’Alfred Vaz, lors d’une opération commando pour discréditer le « bibliotome ». En réalité, une lutte sans merci oppose le Lapin à Alfred Vaz pour la conquête du VDMC.

Dans ce long roman, couronné du Hugo et du Locus 2007, Vernor Vinge abandonne le space opéra et nous livre un roman plus intimiste que les précédents. Tout au long de l’intrigue, transparaît le spécialiste de l’informatique qu’il est et qui se manifestait déjà dans « un feu sur l’abîme ». Il nous décrit un monde ou l’être humain est continuellement harcelé par tous les supports informatiques pouvant exister (le fonctionnement des « Vétinfs » pour vêtements informatiques en est l’exemple). On comprend que le Lapin est notre « Macno » à nous, c’est-à-dire une Intelligence Artificielle vivant grâce au réseau de la cybersphère. La fin de l’histoire est un peu abrupte et ne répond pas à toutes nos questions. A nous de faire marcher notre imagination. Un excellent livre, surtout pour ceux qui aime la prospective fiction.

 

Chronique de Christian ‘1217’ Hochet

Éditeur Robert Laffont
Auteur Vernor Vinge
Pages  450
Prix 23€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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