« Le Nuage noir » de Fred Hoyle

Le Nuage noir fut à l’époque de sa parution 1 un véritable roman de prospective scientifique. Mais, du fait de l’évolution tant de nos connaissances que des goûts des lecteurs, il ne peut plus guère être apprécié que par des adolescents souhaitant une introduction agréable à l’astronomie et à la réflexion scientifique. Si tant est que ces jeunes gens puissent apprécier une histoire dénuée de romance…

Fred Hoyle est, entre autres, connu pour être l’homme qui a inventé et vulgarisé le terme Big Bang. Mais il a aussi écrit quelques textes de hard science-fiction, émis plusieurs théories de premier plan, enseigné les mathématiques et, accessoirement, été anobli par la Reine d’Angleterre.

Il nous raconte ici les déboires de plusieurs scientifiques qui découvrent qu’un nuage stellaire s’approche lentement de la Terre et pourrait bien provoquer un désastre d’ampleur biblique. Et, pour essayer de sauver un maximum de vies, ils n’hésitent pas à manipuler les hommes politiques et l’armée pour leur faire faire malgré eux les bons choix, non sans humour. Mais les choses ne sont pas si simples et le nuage se révèle bien différent de ce qu’ils imaginaient.

Dans ce roman, il n’y a pas de bon ou de méchant, mais les hommes politiques sont clairement décrits comme des incompétents auxquels on n’aurait jamais dû confier le pouvoir de nous diriger. Les scientifiques, par contre, sont les leaders naturels en temps de crise, et ils savent toujours trouver la meilleure solution pour arranger les choses. Cette vision du monde n’a plus cours aujourd’hui et, si l’on y ajoute l’absence de figure féminine marquante, on obtient une histoire très datée années soixante, et destinée aux historiens de la science-fiction.

Ce texte est agréablement complété par des explications de James Lequeux, astronome et écrivain scientifique, qui nous situe le roman dans le contexte de son époque et analyse les hypothèses scientifiques de F. Hoyle à la lumière de nos connaissances actuelles. Les notes qui achèvent l’ouvrage, par contre, sont de moindre intérêt : elles ne sont guère plus qu’un glossaire de termes astronomiques, dont les définitions ne sont pas toujours très claires pour le néophyte.

À lire comme le témoignage d’une époque révolue !

Chronique de Fred Bonneville

Note :

  1. C’est-à-dire en 1957. Pour en savoir plus sur l’auteur et son œuvre : http://www.larecherche.fr/savoirs/figure-du-passe/sir-fred-hoyle-science-fiction-01-11-2001-79001 (NdR).

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