Dans le tome 4, Tarzan avait fait partie d’une expédition dans la terre creuse, le monde de « Pellucidar », à la recherche de David Innes. Si Tarzan est parvenu à rejoindre notre monde « extérieur », nous n’avions pas suivi jusqu’au bout les pérégrinations de ses compagnons Jason Gridley et Von Horst.
Ce cinquième tome reprend donc au moment où leurs chemins se séparèrent de ceux des autres membres de l’expédition. Burroughs nous compte ici les aventures de Von Horst. Comme tous les gens de la « surface », Von Horst perd toute capacité de s’orienter dans ce monde où le soleil de midi est immobile. Le jour est constant. Les heures défilent sans la moindre possibilité de les mesurer.
Ainsi, Von Horst va vivre mille et une aventures, risquer sans cesse sa vie, rencontrer des populations et des animaux plus étranges les unes que les autres, sans jamais être capable de savoir où il se trouve dans Pellucidar ni depuis combien de temps. Tombant de Charybde en Scylla, Von Horst se heurte à un monde de violence dont chaque population vit en autarcie et considère tout étranger comme un ennemi à tuer, voire à manger !
Il rencontre d’abord Dangar dans l’antre de l’horreur du Trodon, un oiseau dont les oisillons sortant de l’œuf dévorent une victime immobilisée, mais consciente (Alien n’est pas loin !). Puis ce sera la rencontre de Skruf, un être veule qui hantera Von Horst tout au long d’une suite trépidante de captures, d’évasions, et surtout de sa rencontre avec la si belle La-ja.
Cette jeune femme, fille du chef de la tribu des Lo-har, qui lui bat froid, alors que Von Horst use ses guêtres à sa recherche, comme Tarzan le fait avec Jane dans sa série. Encore plus que dans les tomes précédents, Burroughs s’amuse avec son personnage, l’immergeant dans un monde infernal où la haine de l’autre est la seule loi universelle.
Il lui permet pourtant de rencontrer quelques êtres de bonne composition en qui il éveille la notion d’amitié, même chez Vieux Blanc, le plus maousse des mammouths ! Quant à l’amour, Von Horst devra attendre les dernières pages pour dénouer les fils du caractère ô combien préhistorique de La-ja.
Ce 5ème tome, s’il abandonne les personnages connus (David Innes n’intervient qu’à la toute fin, comme dans le tome précédent), continue de nous faire explorer les folies de l’imaginaire de Burroughs et le lecteur y prend un plaisir absolu.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue